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Interview

Philippe Lazzarini, patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens : «Je crains une génération perdue à Gaza»

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Le commissaire général de l’UNRWA est l’une des rares personnes à multiplier les allers-retours à Gaza. Et à pouvoir raconter ce qui s’y déroule.
A Rafah dans le sud de la bande de Gaza, le 17 janvier. (AFP)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 17 janvier 2024 à 18h36

De retour de sa quatrième visite à Gaza, Philippe Lazzarini, le commissaire général de l’agence onusienne responsable des réfugiés palestiniens, l’UNRWA, a accordé une entrevue à une poignée de journalistes, dont Libération, pour faire le point sur la situation humanitaire sur place.

Vous êtes une des rares personnes à pouvoir faire des allers-retours dans Gaza assiégée. Qu’est-ce qui vous a marqué ?

Il y a à chaque fois quelque chose de nouveau : au début, c’était une crise du carburant qui, par ruissellement, a compliqué l’accès aux denrées essentielles, l’eau et le pain. Pendant ma deuxième visite, dans les heures qui ont précédé la trêve de fin novembre, j’ai surtout été marqué par l’intensité des bombardements. Juste avant Noël, j’étais surtout dans Rafah, où on pouvait déjà constater l’impact d’une migration de masse.

C’est pire aujourd’hui. Les camps de bâches peuplent tout l’espace entre Deir al-Balah, dans la région centrale, et Rafah. Il n’y a plus de place. Des tentes ont été dressées dans tous les espaces disponibles, jusque sur les routes, où les voitures doivent se faufiler. Tous l