La bande de Gaza sous les bombes, la ville de Rafah au cœur du déluge de feu. L’armée israélienne pilonne ce samedi la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne, où se sont réfugiées plus d’un million de personnes. Peu après minuit, une journaliste de l’AFP a entendu de puissantes frappes dans cette ville jouxtant l’Egypte. Tsahal a déclaré avoir tué «des dizaines de terroristes» dans le nord et le centre de la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures. De son côté, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé le décès d’au moins 100 civils dans la nuit dans la bande de Gaza, pour l’essentiel des femmes, des adolescents et des enfants. Le bilan total, selon le mouvement islamiste au pouvoir dans ce territoire, est passé à 27 238 personnes tuées depuis le début de la guerre, et 66 452 blessées.

Les négociations se poursuivent pour une deuxième trêve. Les diplomates s’activent pour parvenir à une nouvelle cessation des combats, plus longue que celle d’une semaine en novembre. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est attendu en Egypte pour discuter d’une proposition élaborée lors d’une réunion fin janvier à Paris entre le chef de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris. Selon une source du Hamas, la proposition porte sur trois phases, dont la première prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages toujours retenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire assiégé. Ces derniers jours, le Qatar a fait état de «premiers» signes d’appui à la trêve de la part du Hamas, mais le mouvement islamiste a ensuite affirmé n’avoir pas encore pris de décision. La proposition de pause dans les combats a été «approuvée par la partie israélienne», toujours selon Doha. Mais Israël continue d’affirmer qu’il ne mettra fin définitivement à son offensive à Gaza qu’une fois le mouvement islamiste «éliminé», les otages libérés et après avoir reçu des garanties sur la sécurité future de son territoire.

Des tournées diplomatiques américaines et françaises. Le projet de trêve doit d’ailleurs être au cœur d’une nouvelle tournée au Proche-Orient du chef de la diplomatie américaine, le secrétaire d’Etat Antony Blinken, à partir de dimanche, qui le conduira au Qatar, en Egypte, en Israël, en Cisjordanie occupée et en Arabie saoudite. En outre, le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, entame lui ce samedi sa première tournée dans la région qui le mènera en Egypte, en Jordanie, en Israël, dans les territoires palestiniens et au Liban.

Devant l’ONU, Mélenchon appelle à un cessez-le-feu à Gaza. Environ 2 000 personnes, dont le leader de La France insoumise, ont manifesté ce samedi devant le siège des Nations unies à Genève pour exiger un «cessez-le-feu» à Gaza. «A cet instant, des femmes, des hommes, des enfants, des familles par milliers, centaines de milliers, vivent sous les bombes, le massacre, les crimes, la frayeur et de cet enfer monte la clameur du peuple, la nôtre», a déclaré Jean-Luc Mélenchon. Le «seul cri que nous voulons pousser à cet instant est cessez-le-feu !» a-t-il encore lancé. Il a également lancé un «merci» au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour avoir demandé «que cessent les massacres».

Les Etats-Unis détruisent de nouveaux drones au large du Yémen. Dans un contexte d’embrasement régional, l’armée américaine a annoncé ce samedi avoir détruit la veille huit drones au large du Yémen et quatre au sol afin de «protéger la liberté de navigation» des attaques des rebelles Houthis contre le trafic maritime qui se sont multipliées ces dernières semaines. Les frappes ont visé vendredi un drone au-dessus du Golfe d’Aden, sept en mer Rouge et quatre autres au sol, situés dans des «zones du Yémen contrôlées par les Houthis», mouvement soutenu par l’Iran, a précisé le Commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom) dans un communiqué. Le Centcom n’a toutefois pas indiqué l’origine des drones détruits au large du Yémen.

Le message de paix de François. Le pape a déploré ce samedi «la terrible augmentation des attaques contre les juifs dans le monde entier» ainsi que la montée de l’antisémitisme et l’anti-judaïsme depuis le 7 octobre, écrit le pape argentin dans une lettre adressée à ses «frères et soeurs juifs en Israël». La guerre entre Israël et le Hamas «a produit dans l’opinion publique mondiale des divisions qui se transforment parfois en formes d’antisémitisme et d’anti-judaïsme», poursuit le pape. L’Eglise catholique «refuse toute forme d’anti-judaïsme et d’antisémitisme, condamne sans équivoque toute manifestation de haine contre les Juifs et le judaïsme qui est un péché contre Dieu», assure François. Le pape argentin n’oublie pas cependant le peuple palestinien : «Mon cœur est proche de vous, de la Terre Sainte, de tous les peuples qui l’habitent, israélien et palestinien, et je prie pour que le désir de paix soit le plus fort chez tous».

Mise à jour : à 18 h 41, avec l’ajout de la manifestation devant le siège de l’ONU à Genève, en présence de Jean-Luc Mélenchon.