Benyamin Nétanyahou organise l’évacuation des civils de Rafah. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a demandé à son armée de lui soumettre un «plan combiné» d’«évacuation» des civils de Rafah et de «destruction» du Hamas dans ce dernier refuge des déplacés dans la bande de Gaza, ont annoncé ses services, ce vendredi. Environ 1,3 million de Palestiniens, soit plus de la moitié de la population totale de l’enclave, s’entassent dans cette ville du sud, la dernière avant la frontière, fermée, avec l’Egypte. De quoi redouter un bain de sang en cas d’offensive militaire israélienne massive. «Il est impossible d’atteindre l’objectif de la guerre sans éliminer le Hamas et en laissant quatre bataillons du Hamas à Rafah. A l’inverse, il est clair que toute activité [militaire] intense à Rafah requiert que les civils évacuent les zones de combat», a justifié le cabinet du Premier ministre dans un communiqué.
L’armée israélienne attaque un hôpital à Khan Younès. Les forces israéliennes ont pris d’assaut ce vendredi l’hôpital Al-Amal à Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza qu’elles assiègent depuis plusieurs semaines, selon le Croissant-Rouge palestinien (PRCS), qui gère l’établissement. L’ONG d’aide médicale réclame depuis plusieurs jours que le site soit protégé et puisse continuer à se ravitailler, soulignant les pénuries d’oxygène, de médicaments et mais aussi de carburant, nécessaire pour alimenter les groupes électrogènes. En début de semaine, le PRCS avait indiqué que 8 000 personnes qui avaient trouvé refuge à Al-Amal et dans son siège local proche avaient été évacuées. Bien qu’ils bénéficient en théorie d’une protection particulière selon les lois de la guerre, les hôpitaux ont été régulièrement visés par l’armée israélienne depuis le début de la guerre en octobre. Plus aucun hôpital ne fonctionne normalement dans la bande de Gaza, ont indiqué mercredi les Nations unies, et un peu plus d’un tiers continuent à travailler au ralenti.
Un employé de l’Institut français meurt à Gaza. Un professeur de français qui travaillait depuis vingt ans à l’Institut français de Gaza est mort à la suite d’une maladie, faute de traitement, du fait des «conditions sanitaires catastrophiques» sur place, révèle ce vendredi l’AFP, qui cite des sources diplomatiques. Le défunt s’appelait Rami Fayyad. «C’est le troisième agent palestinien qui décède à Gaza» depuis le début de l’offensive israélienne le 7 octobre, déplore une source diplomatique relayée par l’AFP. «Le malaise grandit chez les agents du Quai d’Orsay, qui souhaitent qu’un hommage soit rendu à ces agents de l’Etat tragiquement disparus», ajoute-t-elle. La France a fait évacuer en novembre une centaine de personnes - des Français, leurs ayants droit et des agents de l’Institut français - mais des agents palestiniens ont été contraints de rester dans la bande de Gaza
Pour Joe Biden, la riposte d’Israël est «excessive». C’est une rare critique adressée à un allié historique. «Je pense, comme vous savez, que la riposte […] dans la bande de Gaza, a été excessive», a déclaré le président américain lors d’un échange avec des journalistes à la Maison blanche, tard jeudi soir (heure locale). Le dirigeant démocrate a insisté sur l’activisme des Etats-Unis dans les négociations, alors que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken a conclu jeudi une tournée régionale visant à encourager les efforts pour obtenir une trêve. «J’ai fait pression très fort pour que l’aide humanitaire parvienne à Gaza. Beaucoup d’innocents sont affamés. Beaucoup d’innocents sont en difficulté et meurent. Il faut que cela cesse», a martelé Joe Biden, en campagne (laborieuse) pour conquérir un deuxième mandat à la fin de l’année.
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Bombardement à proximité d’un aéroport militaire syrien. Les environs de l’aéroport militaire de Mazzé, à l’ouest de Damas ont été bombardés ce vendredi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). «Le Hezbollah libanais et d’autres groupes pro-iraniens sont présents» sur ce site, précise l’ONG basée à Londres. «Deux drones en provenance du Golan syrien occupé ont violé l’espace aérien syrien. […] Nos systèmes de défense aérienne ont répondu en les abattant à l’ouest de Damas», a pour sa part indiqué le ministère syrien de la Défense, sans faire état de victimes. L’origine de l’attaque n’était pas connue dans l’immédiat, aucune source n’ayant explicitement mentionné Israël, qui a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie depuis le début en 2011 de la guerre civile dans ce pays voisin. Ces frappes se sont multipliées depuis le début en octobre de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, ciblant essentiellement les forces soutenues par l’Iran, allié du gouvernement du président Bachar Al-Assad.