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Plus de 1 300 morts lors du pèlerinage à La Mecque : la faute aux permis non officiels ?

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Face à la hausse des prix du hajj, des agences frauduleuses proposent des voyages non officiels à des musulmans désespérés. Certains ont dû marcher durant des heures, sous près de 52 degrés, pour se déplacer entre les lieux saints.
Les pèlerins musulmans se rassemblent au sommet de la colline d’Arafat, lors du pèlerinage annuel, près de la ville sainte de La Mecque (Arabie saoudite), le 15 juin. (Rafiq Maqbool/AP)
publié le 24 juin 2024 à 18h46

Effendiya, une Egyptienne de 70 ans, a vendu tous ses bijoux pour pouvoir effectuer son pèlerinage (le hajj en arabe) à La Mecque, qu’elle considérait comme le voyage d’une vie. Cette mère de cinq enfants, originaire du nord du pays, n’aura pas pu réaliser son rêve. Elle est morte le 15 juin, juste avant de se rendre sur le mont Arafat, étape phare du hajj, à une vingtaine de kilomètres de la ville la plus sainte de l’islam. «Le bus les a déposés à 12 kilomètres [de la montagne, ndlr]. Elle a dû faire le trajet à pied, témoigne Tariq, son fils aîné, interrogé par la BBC. Chaque fois que je l’appelais par vidéo, elle était en train de se verser de l’eau sur la tête. Elle ne supportait pas la chaleur écrasante. Lors de notre dernier échange, elle avait l’air épuisée.»

Effendiya fait partie des plus de 1 300 personnes à avoir perdu la vie lors du grand pèlerinage à La Mecque, l’un des cinq piliers de l’islam que tout musulman qui en a les moyens doit effectuer au moins une fois dans sa vie. L’Arabie Saoudite a accueilli en cinq jours près de deux millions de fidèles, soit l’équivalent de la population de Paris, sous une chaleur étouffante