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Point du jour

Au moins 66 personnes tuées dans des frappes israéliennes, sanction des Etats-Unis contre la rapporteuse spéciale de l’ONU, rapport sur le 7 Octobre… L’actu du conflit au Proche-Orient ce jeudi

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce jeudi 10 juillet.
Le site des frappes israéliennes sur les bâtiments du marché de la vieille-ville de Gaza, le 9 juillet. (Dawoud Abu Alkas/REUTERS)
publié le 10 juillet 2025 à 16h18
(mis à jour le 10 juillet 2025 à 22h20)

Des bombardements israéliens font 64 morts à Gaza

La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé ce jeudi la mort, «depuis l’aube», de 66 personnes dans plusieurs frappes et tirs de l’armée israélienne à travers le territoire palestinien. Selon Mohammad al-Mughayyir, un responsable de cette organisation de premiers secours, trois de ces victimes «attendaient notamment de recevoir de l’aide humanitaire». Plus tôt, un premier bilan évoquant la mort de 23 personnes indiquait que 8 enfants «avaient été tués à la suite de frappes aériennes israéliennes visant un rassemblement de citoyens devant un centre médical dans la ville de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza». Interrogée, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat sur ces nouveaux bombardements.

Un accord de trêve toujours en discussion

Le Hamas a annoncé mercredi soir avoir accepté de libérer 10 otages israéliens, après que le Premier ministre israélien a fait part de son optimisme quant à un accord sur une trêve à Gaza. «Bien que les négociations demeurent difficiles en raison de l’intransigeance de l’occupation, nous continuons de travailler avec sérieux avec les médiateurs [Qatar, Etats-Unis, Egypte] pour surmonter les obstacles», a ainsi indiqué le mouvement islamiste, en allusion aux négociations indirectes à Doha avec Israël qui ont débuté dimanche. «Dans un souci de faire aboutir les efforts, le mouvement a fait preuve de la souplesse nécessaire et a accepté de libérer dix prisonniers», a-t-il ajouté dans un communiqué. Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque du 7 Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

Plus tard dans la journée, dans une vidéo, Benjamin Nétanyahou s’est pour sa part dit prêt à négocier un cessez-le-feu permanent à Gaza au cours d’une trêve de soixante jours à condition que le territoire palestinien soit démilitarisé : «Au début de ce cessez-le-feu, nous entamerons des négociations sur la fin définitive de la guerre», a déclaré le Premier ministre israélien depuis Washington, énumérant plusieurs conditions : «Le Hamas doit déposer les armes, Gaza doit être démilitarisée, le Hamas ne doit plus avoir de capacités militaires ni de gouvernance.» Puis, plus menaçant : «Si cela peut être obtenu par la négociation, tant mieux. Sinon, nous l’obtiendrons par d’autres moyens, par la force de notre armée héroïque.»

Washington sanctionne la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les Territoires palestiniens

Le chef de la diplomatie américaine a annoncé mercredi que les Etats-Unis imposeront prochainement des sanctions à Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les Territoires palestiniens à Genève. Marco Rubio a notamment mis en cause sur X les «efforts illégitimes et honteux de Francesca Albanese visant à inciter la Cour pénale internationale à prendre des mesures contre des responsables, des entreprises et des dirigeants américains et israéliens», notamment à l’encontre du Premier ministre israélien. En réaction, le président du Conseil des droits de l’homme, le Suisse Jürg Lauber, a affirmé ce jeudi «regretter» cette décision américaine. «J’exhorte les Etats-Unis à lever rapidement les sanctions [contre Francesca Albanese], a réagi pour sa part le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk dans un communiqué. Les attaques et les menaces à l’encontre des titulaires de mandat au titre des procédures spéciales, ainsi que des institutions clés telles que la Cour pénale internationale, doivent cesser.»

L’UE annonce un accord avec Israël pour étendre l’aide humanitaire à Gaza

L’Union européenne a trouvé un accord avec Israël pour étendre l’aide humanitaire à Gaza, a annoncé jeudi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. «Cet accord signifie que davantage de points de passage seront ouverts, que plus de camions d’aide et de nourriture entreront dans la bande de Gaza», a assuré Kaja Kallas sur X. L’accord signifie également que «les infrastructures vitales seront réparées et que les travailleurs humanitaires seront protégés», a encore expliqué Kaja Kallas. L’accord prévoit la réouverture des voies d’acheminement de l’aide jordanienne et égyptienne et la «possibilité de distribuer des produits alimentaires par l’intermédiaire des boulangeries et des cuisines publiques dans toute la bande de Gaza», selon ce texte. Les livraisons de carburant au bénéfice des organisations humanitaires seront également reprises, «jusqu’à un niveau opérationnel». «Nous comptons sur Israël pour mettre en œuvre toutes les mesures convenues», a ajouté Kaja Kallas, précisant qu’elles entreraient en vigueur «dans les prochains jours».

Les Nations unies font entrer du carburant à Gaza

L’ONU a pu faire entrer mercredi environ 75 000 litres de carburant dans la bande de Gaza, «la première cargaison de ce type en cent trente jours», a annoncé jeudi le porte-parole du secrétaire général, notant que cette quantité était largement insuffisante pour faire face aux pénuries : «Nos partenaires et nous avons besoin de centaines de milliers de litres de carburant chaque jour pour maintenir des opérations vitales et permettant de sauver des vies, ce qui veut dire que le volume entré hier n’est même pas suffisant pour couvrir un jour de besoin en énergie», a précisé Stéphane Dujarric, avertissant que des services cruciaux allaient devoir «fermer si des volumes plus importants n’entrent pas dans la bande de Gaza immédiatement».

Violences sexuelles du 7 Octobre : Israël appelle l’ONU à agir

Israël a appelé mercredi les Nations Unies à donner suite à un rapport indépendant publié le 8 juillet, intitulé «Projet Dinah», dans lequel le Hamas est mis en cause pour avoir utilisé la violence sexuelle comme arme de guerre «génocidaire» lors de son attaque du 7 octobre 2023. Ce document de plus de 80 pages regroupe notamment des témoignages de victimes, pour reconnaître et juger ces violences en temps de guerre. «Les violences sexuelles et sexistes liées au conflit ont été utilisées contre des Israéliens de manière brutale et calculée, et pourtant les Nations unies n’ont pas agi», a ainsi déploré l’ambassadeur israélien Daniel Meron.

Les Nations unies sont depuis longtemps critiquées par Israël pour avoir réagi trop lentement aux accusations israéliennes de viols et de violences sexuelles lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.

Mise à jour à 20 h 16 avec l’entrée de carburant dans la bande de Gaza, la mise en garde de Nétanyahou au Hamas et la réaction du haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme à la volonté amériaine de sanctionner Francesca Albanese ; à 22 h 20 avec un nouveau bilan humain à Gaza.