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Proche-Orient

Plus de 800 Gazaouis tués depuis mai en tentant de chercher de l’aide, selon l’ONU

Parmi les victimes, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme en a décompté au moins 615 aux abords des sites gérés par l’opaque Fondation humanitaire de Gaza, chargée par Israël et les Etats-Unis de la distribution alimentaire dans l’enclave palestinienne.
Après des tirs à proximité d'un centre de distribution alimentaire, à Gaza, en juin. (AP)
publié le 11 juillet 2025 à 20h46

Plus de 800 personnes, selon l’ONU, ont été tuées depuis fin mai en tentant d’obtenir de l’aide humanitaire à Gaza, où des tirs près d’un site de distribution ont encore fait des morts ce vendredi 11 juillet, tandis que l’armée israélienne a dit avoir «tiré les leçons» d’incidents mortels.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a annoncé vendredi à Genève avoir enregistré 798 décès de personnes qui cherchaient de l’aide entre le 27 mai et le 7 juillet (sans compter les derniers morts en date, donc), dont 615 à proximité de sites gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation controversée soutenue par les Etats-Unis et Israël, en charge de la distribution alimentaire. «La plupart des blessures sont des blessures par balle», selon les Nations unies.

L’ONU et les principales organisations humanitaires refusent de travailler avec la GHF, affirmant qu’elle sert les objectifs militaires israéliens et viole les principes humanitaires de base.

Tsahal avait déjà reconnu avoir ouvert le feu en direction de «suspects» présentant une «menace» aux abords des centres de l’organisation, où se pressent chaque jour des foules immenses. «Des examens approfondis ont été menés […] et des instructions ont été transmises aux forces sur le terrain après en avoir tiré les leçons», a-t-elle déclaré vendredi, en réponse aux chiffres annoncés par l’ONU.

La Défense civile de Gaza a annoncé la mort d’au moins 30 personnes ce vendredi dans plusieurs opérations militaires israéliennes, dont 10 qui attendaient de recevoir de l’aide près de Rafah, dans le sud du territoire.

Une trêve toujours en négociation

La distribution de l’aide, vitale pour les plus de deux millions d’habitants du territoire palestinien assiégé constitue, selon le Hamas, l’un des enjeux des négociations indirectes en cours au Qatar pour tenter d’avancer vers une trêve entre Israël et le mouvement islamiste, après vingt et un mois de guerre.

Le Premier ministre israélien avait dit jeudi espérer qu’un accord sur une trêve de soixante jours, comprenant la libération de dix otages retenus dans la bande de Gaza, puisse être trouvé «d’ici quelques jours». Il s’est dit prêt également à négocier un cessez-le-feu permanent, à condition que le Hamas soit démilitarisé et abandonne la gouvernance du territoire. Le Hamas de son côté a rappelé à plusieurs reprises qu’il exigeait le retrait israélien de Gaza, des «garanties» sur le caractère permanent d’un cessez-le-feu et une reprise en main de l’aide humanitaire par l’ONU et des organisations internationales reconnues.

Au moins 57 762 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.