Les négociations se poursuivent pour instaurer une nouvelle trêve, le Hamas appelle à un «cessez-le-feu complet». Alors que les espoirs de trêve dans la guerre entre le Hamas et Israël sont relancés après des pourparlers en coulisses entre les pays médiateurs, Taher al-Nounou, un haut responsable du Hamas, a assuré lundi à l’AFP vouloir négocier un «cessez-le-feu complet» avec Israël dans la bande de Gaza en préalable à tout accord. «Nous parlons avant tout d’un cessez-le-feu complet et total et non d’une trêve temporaire», a déclaré Taher al-Nounou, après une rencontre à Paris ce week-end entre responsables américains, israéliens, qataris et égyptiens pour faire taire les armes dans le territoire palestinien. Une fois que les combats auront cessé, «le reste des détails pourra être discuté», y compris la libération de la centaine d’otages israéliens encore détenus à Gaza. Un cadre pour une trêve et la libération de ces otages doit être transmis au Hamas, a annoncé à Washington le Premier ministre du Qatar. Mais il n’était pas clair lundi soir si le responsable du mouvement islamiste réagissait à ce cadre ou pas. Après la rencontre dimanche à Paris, Israël a fait état de discussions «constructives», tout en soulignant qu’il y a «toujours des différends». Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a qualifié lundi de «sérieuses» ces discussions. «J’irais jusqu’à dire qu’elles ont été constructives. Beaucoup de travail a été fait», a-t-il dit sur CNN, «mais nous n’avons pas encore franchi la ligne d’arrivée». Le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis avaient négocié une première trêve fin novembre. Une centaine des quelque 250 personnes enlevées en Israël le 7 octobre avait alors été libérée, en échange de prisonniers palestiniens. Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours détenus dans le territoire, dont 28 sont présumés morts.
L’aide à l’Unrwa suspendue par plusieurs pays. Onze pays ont suspendu tout financement futur à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), après des accusations selon lesquelles des employés pourraient avoir été impliqués dans l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre. Israël, qui espère «faire cesser» toutes les activités de l’agence, a affirmé vouloir s’assurer que l’Unrwa «ne fera pas partie» de la solution dans le territoire palestinien après la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Pour l’Autorité palestinienne, l’Unrwa a besoin d’«un soutien maximal» et «non qu’on lui coupe soutien et assistance». Les Etats-Unis avaient immédiatement annoncé vendredi l’arrêt temporaire de toute contribution financière future à l’Unrwa, suivis par le Canada, l’Australie, l’Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Japon, l’Autriche et la Roumanie. «La France n’a pas prévu de nouveau versement au premier trimestre 2024 et décidera le moment venu de la conduite à tenir en lien avec les Nations unies et les principaux donateurs, en s’assurant que toutes ses exigences de transparence et de sécurité de l’aide sont bien prises en compte», a affirmé dimanche le ministère des Affaires étrangères français.
Interview
Trois militaires américains tués dans une attaque de drone à la frontière entre la Jordanie et la Syrie. Les craintes d’une extension du conflit entre le Hamas et Israël ressurgissent après la mort de trois soldats américains tués en Jordanie, dans une attaque de drone. Celle-ci est imputée par Washington aux groupes soutenus par l’Iran. C’est la première fois que des militaires américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début du conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Les Etats-Unis ont promis des représailles «très conséquentes», Téhéran réfutant toute implication dans l’attaque. «Nous ne cherchons pas la guerre avec l’Iran», a toutefois pondéré un porte-parole de la Maison Blanche plus tard dans la journée, sans dire si, oui ou non, l’administration Biden entendait frapper sur le territoire iranien après la mort de trois soldats américains. «Cette attaque représentait une escalade, que ce soit bien clair, et elle appelle une réponse», a encore dit John Kirby.
Le nombre des morts à Gaza s’accroit encore. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi un bilan de 26 637 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Durant les dernières vingt-quatre heures, 215 personnes ont été tuées, indique le Hamas, qui fait également état de 65 387 personnes blessées depuis le début du conflit, le 7 octobre.
A lire aussi
Cinq Palestiniens tués après des opérations de l’armée israélienne en Cisjordanie. «Un citoyen a été tué par balles» dans la ville de Silwad, dans le centre de la Cisjordanie, ainsi que deux hommes à Dura (sud), où l’armée israélienne a déclaré avoir mené sur place «des opérations antiterroristes pendant la nuit», C’est ce qu’a annoncé le ministère de la Santé du Hamas ce lundi. Selon le communiqué de l’armée, «une violente émeute a éclaté. Environ 80 personnes y ont pris part, des pierres ont été lancées sur les forces, qui ont répondu en ouvrant le feu». Le ministère de la Santé palestinien a également annoncé la mort d’un adolescent de 16 ans, «abattu par les forces d’occupation». L’armée israélienne a déclaré que des soldats «avaient tué un terroriste qui tentait de les attaquer à l’arme blanche alors qu’ils montaient la garde». Depuis le début de la guerre, plus de 360 personnes ont été tuées en Cisjordanie par les forces israéliennes, selon le ministère palestinien de la Santé à Ramallah.
Alerte aux tirs de roquettes sur Tel-Aviv et dans le centre d’Israël. Les sirènes d’alerte ont retenti lundi à Tel-Aviv et dans le centre d’Israël pour prévenir les habitants de se mettre à l’abri après des tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza. Ces tirs, revendiqués par la branche armée du Hamas, interviennent après plusieurs semaines de calme dans cette région du pays.
Accusations de crimes sexuels contre le Hamas : une représentante de l’ONU en Israël. La représentante spéciale de l’ONU en charge de la question des violences sexuelles en période de conflit a entamé lundi une visite en Israël, qui accuse le Hamas de les avoir multipliées lors de l’attaque du 7 octobre. Des accusations de viols, violences sexuelles, mutilations génitales, pédophilie et nécrophilie ont émergé ces dernières semaines à l’encontre des commandos du mouvement islamiste palestinien, lors de l’attaque sur le sud d’Israël le 7 octobre. Ces accusations, niées par le Hamas, sont appuyées par des témoignages de plus en plus nombreux. Israël a accusé les organisations internationales de défense des droits des femmes, ainsi que les Nations unies, de réagir de façon insuffisante et tardive à ces accusations. «J’ai un message pour les survivants, j’ai un message pour les familles des victimes et un autre pour les témoins : s’il vous plaît, brisez le silence car votre silence constituera une autorisation pour les coupables», a enjoint la représentante spéciale, Pramila Patten.
Paris «condamne» les appels à réimplanter des colonies israéliennes à Gaza. La France a «condamné» lundi la tenue d’un rassemblement à Jérusalem, auquel ont participé une dizaine de ministres israéliens, appelant à la réimplantation de colonies israéliennes dans la bande de Gaza et le départ des Palestiniens de ce territoire. «Il ne revient pas au gouvernement israélien de décider où les Palestiniens doivent vivre sur leurs terres», a déclaré le ministère des Affaires étrangères français dans un communiqué. Quelques milliers d’Israéliens ont assisté à ce rassemblement où la réimplantation de colonies était présentée comme la seule issue pour assurer la sécurité d’Israël. «La France condamne la tenue de (cette) conférence» et «attend des autorités israéliennes une dénonciation claire de ces positions», a indiqué le communiqué du Quai d’Orsay. Le ministère ajoute : «L’avenir de la bande de Gaza et de ses habitants s’inscrira dans un Etat palestinien unifié vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël.» La Maison Blanche a de son côté dénoncé une idée «irresponsable» et «dangereuse». Lors d’une conférence de presse, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain a ajouté : «Nous avons fait savoir clairement qu’il ne pouvait pas y avoir de réduction du territoire de Gaza.»
Mis à jour à 21h32 : ajout de l’appel du Hamas à un cessez-le-feu complet.