Alaa al-Harazin ne se rappelle plus d’une vie sans blocus, sans guerre, même avant le 7 octobre. «Mais celle-ci n’a rien à voir avec les autres, dit le jeune infirmier, joint par téléphone dans l’appartement qu’il loue avec le reste de sa famille dans la ville de Rafah, à la frontière avec l’Egypte. C’est l’enfer avec de nouvelles armes et une destruction inimaginable.»
Ils sont 1,3 million de Palestiniens à se serrer dans cette ville conçue pour 300 000 habitants, alors que l’été promet d’être caniculaire et que la trêve entre Israël et le Hamas se fait toujours désirer. «Dans la rue, tout le monde vit dans l’attente. Je consulte les sites d’informations jusqu’à la nausée pour voir ce qu’il va se passer. Les gens sont exténués, coincés entre espoir et désespoir. Une minute, on se dit qu’on va pouvoir rentrer chez nous. L’autre, on craint une offensive imminente. Où irons-nous ? Nous craignons qu’ils nous poussent vers l’Egypte. C’est ce qu’il y aurait de pire. Nous préférons mourir que d’y aller.»
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