Cela commence par des gens qui courent. Les premiers prévenus, les plus angoissés : tous les résidents d’Israël reçoivent une alerte par l’appli dédiée. «Une alerte est attendue : rapprochez-vous d’un abri», puis «Rentrez dans l’abri», puis, les sirènes. Ce dimanche midi à Bat Yam, en banlieue sud de Tel-Aviv, les curieux et les secouristes à proximité d’un bâtiment frappé directement la nuit dernière se serrent dans l’abri du sous-sol d’une école.
Un chien tremble de tout son corps, des ouvriers rigolent. Un petit groupe de personnes se serre autour d’un téléphone portable, le seul à capter. Sur l’image, un écran partagé entre Tel-Aviv et Jérusalem : c’est la première fois que les missiles iraniens visent Israël pendant la journée.
Normalement, les consignes sont de rester dix minutes à l’abri puis de sortir, mais avec les missiles balistiques, elles ont changé. Il faut désormais attendre le feu vert pour bouger. Les gens s’impatientent, et finalement, ressortent. Cette fois, il n’y aura pas d’impacts. Les secouristes retournent en file indienne fouiller dans les décombres. Ils portent l’uniforme vert de Tsahal, mais leurs casques orange rappellent ceux de leurs collègues fouineurs de poussière et d’horreur de Gaza, à 60 kilomètres à peine plus au sud.