Il était un peu après 17 heures, lundi 8 septembre, lorsque les résidents déplacés du camp de réfugiés de Jénine ont été surpris de voir défiler, sur des boucles WhatsApp, des images de leur quartier. Personne ne se souvient vraiment qui a alors, le premier, osé escalader le monticule de terre qui bloque depuis sept mois l’accès principal au camp. Mais lorsque la première personne est passée de l’autre côté, dans le silence, et que les coups de feu attendus ne se sont pas matérialisés, elle a été suivie par un autre, puis une poignée, puis plusieurs dizaines…
C’est le cas de Mosab Abu Ghada, la vingtaine, qui s’est immédiatement dirigé vers la résidence familiale. «C’est une grande tristesse qui m’a envahi d’abord», témoigne le jeune homme, dans un silence hébété, parfois interrompu par des rires nerveux. «Puis un grand bonheur, celui d’être rentré à la maison, malgré tout», ajoute-t-il. Cela fait 231 jours, près de huit mois, que l’armée israélienne a investi les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie. Entre Jénine et Tulkarem, elle a expulsé 40 000 personnes, des réfugiés par statut