Poutine n’a pas vu Bachar al-Assad depuis son arrivée en Russie
Vladimir Poutine a assuré ce jeudi ne pas avoir vu Bachar al-Assad à Moscou, ancien dirigeant syrien renversé début décembre. Toutefois, Vladimir Poutine a affirmé avoir «l’intention» de le rencontrer en Russie, où Assad a trouvé refuge avec sa famille. «Je lui parlerai certainement.» Bachar al-Assad a fui la Syrie le 8 décembre vers Moscou. Sa présence dans la capitale russe n’a été confirmée par un haut responsable du pays qu’au bout de 48 heures. Le Kremlin avait toutefois fait fuiter l’information de façon informelle dès la chute du régime. La presse russe a récemment révélé que la famille al-Assad aurait acheté 18 appartements à Moscou, pour 40 millions de dollars.
Pour Poutine, la chute d’Assad n’est pas une «défaite» pour la Russie
«On essaie de présenter ce qui s’est passé en Syrie comme une défaite pour la Russie. Je vous assure que ce n’est pas le cas», a assuré Vladimir Poutine ce jeudi, au cours de sa conférence de presse annuelle à Moscou. Profitant de l’absence des Occidentaux, la Russie avait déployé ses troupes en Syrie en 2015, pour soutenir Bachar al-Assad. Acte qui avait signé le grand retour de Moscou sur la scène internationale. «Nous sommes allés en Syrie il y a dix ans pour éviter qu’une enclave terroriste n’y soit créée, comme en Afghanistan. Dans l’ensemble, nous avons atteint notre objectif», a-t-il ajouté, reconnaissant toutefois une situation «difficile». La chute de Bachar al-Assad, allié du Kremlin, ne serait donc pas un échec pour le dirigeant russe. Face aux journalistes, Vladimir Poutine a même assuré que la Russie était «devenue plus forte».
La Turquie présente à la frontière syrienne jusqu’à la reddition des combattants kurdes
Les forces armées turques ne semblent pas prêtes à évacuer la frontière turco-syrienne. Ce jeudi, le ministère de la Défense turc a affirmé que l’armée «poursuivra» ses préparatifs entre les deux pays jusqu’à ce que les combattants kurdes du Nord syrien «déposent les armes». Le porte-parole du ministère, Zeki Akturk, a déclaré qu’il existait une «menace» contre leurs «frontières». «Nos préparatifs et nos mesures dans le cadre de notre lutte contre le terrorisme se poursuivront jusqu’à ce que les organisations terroristes kurdes déposent les armes» et jusqu’à ce que «ses combattants étrangers quittent la Syrie» a-t-il ajouté en prenant pour cible le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les Unités de protection du peuple kurde (YPG). Le PKK est considéré comme un groupe terroriste par Ankara. Selon des observateurs, la Turquie menace de lancer un assaut sur Kobané, une ville syrienne tenue par des forces dirigées par des combattants kurdes, à la frontière turque.
Ankara contredit Trump après la chute des rebelles
Aux yeux de Donald Trump, la victoire des rebelles en Syrie est une «prise de pouvoir inamicale» de la Turquie. Une déclaration rejetée mercredi 18 décembre par Ankara. Le ministre des Affaires étrangères turc, Hakan Fidan, a considéré dans une interview à Al Jazeera que cela «serait une grave erreur de qualifier ce qui se passe en Syrie de prise de pouvoir». «C’est la volonté du peuple syrien qui prend le dessus aujourd’hui», a-t-il ajouté. Depuis le début du soulèvement anti-Assad en 2011, la Turquie est considérée comme un soutien clé de l’opposition à son régime. Elle a accueilli l’opposition politique, des millions de réfugiés et a également soutenu des groupes armés rebelles. Le ministre balaye toutefois l’hypothèse selon laquelle la Turquie serait alors la puissance gouvernant la Syrie après le conflit. «Ce serait la dernière chose que nous voudrions voir, parce que nous tirons d’importantes leçons de ce qui s’est passé dans notre région, parce que la culture de la domination elle-même a détruit notre région.» Il a insisté sur l’aspect essentiel d’une «coopération» entre les pays arabes et non pas une «domination».