Officiellement, début février, l’offensive israélienne dans la bande de Gaza a déjà tué plus de 30 000 personnes, en grande majorité des femmes et des enfants, selon les dernières estimations du ministère de la Santé de Gaza administré par le Hamas. Un taux de mortalité quotidien supérieur à celui de tout autre conflit majeur du XXIe siècle. Et ce bilan déjà effroyable pourrait être bien supérieur à celui annoncé. Celui-ci exclut en effet les personnes décédées hors des hôpitaux, enterrées de manière précipitée, et dont les corps sont toujours ensevelis sous les décombres. Soit des milliers, voire des dizaines de milliers de Gazaouis.
«Sur la base de l’expérience passée du conflit dans le territoire palestinien occupé et dans d’autres régions, il est possible que les chiffres soient sous-estimés», confirme Tarik Jasarevic, porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé. Le professeur d’économie Michael Spagat, président de l’association «Every Casualty Counts» («chaque victime compte»), assure de son côté qu’il ne «serait pas surpris de découvrir que le nombre réel de morts violentes est deux fois plus élevé» que les chiffres du ministère de la Santé.
Changement de méthodologie
Depuis le 7 octobre, les autorités à Gaza communiquent régulièrement leurs données sur les réseaux sociaux, précisant le nombre de mineurs