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Récit

Présidentielle en Iran : abstention au départ

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En disqualifiant de nombreux candidats à l’élection de ce vendredi, le pouvoir religieux a laissé le champ libre à l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi. Seul bémol à sa victoire toute tracée : la participation devrait être très faible.
Lors d’un rassemblement pro-Ebrahim Raïssi, mercredi à Téhéran. (Majid Asgaripour /WANA / Reuters)
publié le 17 juin 2021 à 19h01

Il y a deux favoris à l’élection présidentielle qui se tient vendredi en Iran : le chef ultraconservateur du pouvoir judiciaire Ebrahim Raïssi, et l’abstention. Quelque 59,3 millions d’électeurs et d’électrices sur 83 millions d’habitants, pourront voter pour le successeur du conservateur modéré Hassan Rohani, que la Constitution n’autorise pas à se présenter pour un troisième mandat. Mais le choix dans les isoloirs sera plus que limité. Le Conseil des gardiens, sorte de Conseil constitutionnel dont les membres sont nommés directement et indirectement par la plus haute autorité du régime, le Guide suprême, a disqualifié un nombre inédit de candidats, y compris des prétendants dont l’allégeance au système ne fait aucun doute, tel l’ancien président du Parlement Ali Larijani.

Celui-ci avait tout d’un potentiel successeur à Rohani. Figure du camp conservateur (du courant des «principalistes», adeptes des principes fondamentaux du régime), il n’avait rien d’un contestataire de l’intérieur. Les douze membres du Conseil en ont décidé autrement, sans avoir à justifier leur décision, occasionnant un psychodrame politique dans lequel la moindre déclaration, notamment du Guide Ali Khamenei, a été sujette à l’exégèse. Sans effet : à la veille du scrutin, Larijani n’a pas été repêché. Pas plus que les quelques candidats réformateurs