L’ONU se réunit en assemblée générale pour augmenter la pression sur Israël
L’Assemblée générale des Nations unies se prononcera ce jeudi sur un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent dans la bande de Gaza. Après le veto la semaine dernière des Etats-Unis - soutien d’Israël - ayant bloqué la résolution, l’ONU va tenter cette fois d’augmenter la pression sur l’Etat hébreu en appelant à «toutes les mesures nécessaires» pour lui imposer le respect du droit international. En plus du cessez-le-feu, le projet de résolution exige aussi la libération des otages. Le texte, soumis au vote d’une Assemblée traditionnellement acquise à la cause palestinienne, va plus loin, et met directement en cause Israël, qualifiée de «puissance occupante». Le tout est assorti d’une injonction à mettre «immédiatement fin au blocus, ouvr [ir] tous les points de passage» et permettre la distribution de l’aide humanitaire «en quantité suffisante» dans tout le territoire palestinien où la situation est désastreuse après plus de 20 mois de guerre.
La Fondation humanitaire pour Gaza accuse le Hamas d’avoir tué huit de ses membres
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Washington et Israël mais critiquée par les ONG, a affirmé avoir été la cible d’une attaque du Hamas, tuant huit personnes et blessant plusieurs de ses employés palestiniens mercredi. «Cette nuit, vers 22 heures, un bus transportant plus d’une vingtaine de membres de l’équipe de la Fondation humanitaire de Gaza […] a été violemment attaqué par le Hamas», a déclaré l’organisation. «Nous sommes encore en train de faire le point, mais ce que nous savons est terrible […] Nous craignons que certains membres de notre équipe aient été pris en otage.» Le ministre israélien des Affaires étrangères a réagi en accusant ce jeudi le Hamas d’«instrumentaliser la souffrance à Gaza». De son côté, l’organisation islamiste a qualifié la Fondation humanitaire de Gaza de « machine ignoble » au service d’Israël, « utilisée pour attirer les civils dans des pièges mortels », sans répondre à l’accusation de la GHF selon laquelle le mouvement islamiste palestinien serait à l’origine de la mort des travailleurs humanitaires.
La GHF est déployée depuis fin mai dans le territoire palestinien. Une série d’événements chaotiques et meurtriers se sont produits ces dernières semaines à proximité des sites gérés par cette société privée au financement opaque.
56 camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza
«Sur recommandation des autorités de sécurité, 56 camions d’aide humanitaire du Programme alimentaire mondial sont entrés dans le nord de Gaza», a annoncé l’armée israélienne mercredi 12 juin. Sur les photos transmises par Tsahal, les camions entrent dans l’enclave en file indienne par le point de passage de Zikim, au nord. Parallèlement, l’enclave, ravagée par les bombardements israéliens, est de nouveau privée depuis ce jeudi des réseaux de téléphonie et d’internet. Le ministère palestinien des Télécommunications a pointé du doigt une «attaque sur la dernière ligne principale de fibre optique encore en service», précisant que cela «menace de couper complètement la bande de Gaza du monde extérieur».
En Israël, l’opposition échoue à dissoudre le Parlement et à déclencher des élections
Le Parlement israélien a rejeté ce jeudi matin à une courte majorité un projet de loi de dissolution présenté par l’opposition. 61 des 120 députés de la Knesset ont voté contre le texte, et 53 pour. S’il avait été adopté, ce projet de loi aurait pu mener à des élections anticipées, susceptibles de faire tomber le gouvernement Nétanyahou en ralliant les partis ultra-orthodoxes hérissés par la question de la conscription des religieux juifs. Ces derniers bénéficient d’une exemption de service militaire depuis des décennies, un privilège de moins en moins accepté par la société israélienne.
La caravane Soumoud de solidarité avec Gaza a atteint Tripoli et espère pouvoir entrer en Egypte
Des centaines de militants pro-Palestiniens mobilisés dans un convoi terrestre parti de Tunisie ont atteint mercredi 11 juin Tripoli en Libye avec l’objectif d’atteindre Gaza et de «briser le blocus» du territoire palestinien. La caravane Soumoud («résistance» en arabe), formée d’une dizaine d’autocars et d’une centaine de voitures, espère ensuite entrer en Egypte, dont les autorités n’ont pas encore délivré de laissez-passer. Selon Ghassen Henchiri, un porte-parole du convoi, des négociations sont en cours avec Le Caire pour obtenir des autorisations d’entrée (les Tunisiens présents dans le convoi ont besoin, par exemple, d’un visa). Côté israélien, le ministre de la Défense, Israël Katz, a pressé mercredi les autorités égyptiennes de bloquer ce convoi. L’Egypte, prêt à appliquer ces pressions, a affirmé que toute action de délégation étrangère pro-palestinienne sur son territoire devait obtenir une «autorisation préalable».
Voilier de soutien à Gaza : Rima Hassan et cinq autres membres de l’équipage en route pour l’aéroport
L’ONG israélienne Adalah, qui assiste des militants du bateau pour Gaza arrêtés par Israël, a annoncé avoir été informée par les autorités de l’immigration que six d’entre eux, parmi lesquels l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, étaient en route pour l’aéroport en vue d’être expulsés ce jeudi ou vendredi. «Après plus de 72 heures de rétention en Israël à la suite de l’interception illégale [du voilier] Madleen dans les eaux internationales, six volontaires sont maintenant transférés à l’aéroport Ben Gourion en vue de leur expulsion», a précisé l’ONG dans un communiqué. Parmi les militants se trouve deux Français et quatre personnes originaires d’Allemagne, de Turquie, des Pays-Bas et du Brésil.
Mis à jour à 13 h 55 avec la réaction du Hamas sur la mort des humanitaires