La maison d’Omar (1), décorée avec les dorures en vogue chez la bourgeoisie palestinienne, tranche avec le récit de ses conditions d’incarcération dans les prisons israéliennes. Sa mère, sa femme Diana (1), ses deux fils et sa fille n’occupent qu’un étage de ce palais labyrinthique perché sur les hauteurs de Ramallah. Sur la porte d’entrée en fer forgé, plusieurs traces d’effraction au pied de biche, souvenirs d’une irruption de l’armée israélienne venue arrêter Omar et son fils Sameh (1), alors âgé de 18 ans, en novembre 2023. Il était environ 2 heures du matin. «Ils sont venus chez moi et ils ont cassé tout ce qu’ils pouvaient : les verres, les meubles…» raconte le père de famille, 63 ans. Son fils, encore fragile, n’a pas souhaité témoigner. «J’ai demandé à enlacer ma femme une dernière fois avant de partir. Ils m’ont ordonné de la fermer, m’ont menotté, m’ont bandé les yeux et m’ont emmené.» Les yeux rivés au sol, Diana semble se remémorer ce moment douloureux.
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Pour Omar, dégingandé et hyperactif, c’était la cinquième arrestation de sa vie. Les quatre premières fois étaient liées à son engagement politique et à des critiques formulées contre l’Autorité palestinienne. Cette dernière fois, l’armée israélienne l’a emmené au motif d’«incitation à la violence» pour avoir partagé sur les réseaux sociaux de nouvelles critiques à l’égard de l’occupation israélienne. Même sans action effectivement violente de leur part,