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Enquête

Proche-Orient : comment les improvisations de Macron malmènent l’héritage de la diplomatie française

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Ambiguïtés, hésitations, tergiversations... depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, l’Elysée improvise et multiplie les initiatives hasardeuses. Alors que le chef de l’Etat est à nouveau en déplacement dans la région, plongée dans l’histoire de la France au Proche-Orient et son équilibrisme singulier.
Emmanuel Macron en visite à l'Esplanade des mosquées dans la vieille ville de Jérusalem au cours de son voyage officiel en Israël et en Cisjordanie, le 22 janvier 2020. (Jean-Claude Coutausse/Divergence)
publié le 1er décembre 2023 à 14h00

Qui inspire la diplomatie d’Emmanuel Macron ? Comment expliquer tant d’atermoiements depuis le 7 octobre, et cette idée de coalition internationale anti-Hamas lancée comme un coup de poker, lors de son déplacement en Israël, le 24 octobre ? Elle a surpris le monde entier, sans qu’aucun pays n’y souscrive. Elle a saisi le Quai d’Orsay, jusqu’à l’Elysée. «Alors, la France va bombarder Gaza ?», se sont vu questionner les communicants du Château, bien embarrassés de devoir décrypter la position française, puis de rétropédaler devant l’ampleur du flop. Même le responsable de la cellule diplomatique, Emmanuel Bonne, fin connaisseur du Proche-Orient, s’est contorsionné, pour n’avoir pas l’air pris de court.

Le chef de l’Etat a, une fois de plus, ignoré les canaux officiels. Il a préféré écouter… Bernard-Henri Lévy. Oui, l’inoxydable philosophe, toujours en quête d’influence, a de nouveau sévi, douze ans après avoir convaincu Nicolas Sarkozy de bombarder la Libye de Kadhafi, au nom d’une «guerre juste», matrice d’un chaos dont l’Afrique et l’Europe paient encore le prix. «BHL» a conquis l’estime d’Emmanuel Macron depuis qu’il l’a tôt sensibilisé à la