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Proche-Orient : pour la présidente de MSF, «nous sommes face à une campagne d’anéantissement de la population de Gaza»

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Isabelle Defourny, de Médecins sans frontières, qui a pu se rendre dans l’enclave il y a un mois et demi, s’alarme dans une interview de l’arrivée de l’hiver alors que l’aide humanitaire est bloquée ou pillée.
Des déplacés palestiniens dans la ville de Gaza le 22 octobre 2024. (Mahmoud Issa/SOPA Images.LightRocket.Getty Images)
publié le 15 novembre 2024 à 16h19

Des quartiers rasés, des montagnes de gravats, des corps sans vie dans les rues… Le gouvernorat de Gaza-Nord ressemble aujourd’hui à un gigantesque champ de ruines. Depuis le 6 octobre 2024, l’armée israélienne mène une offensive d’une brutalité inégalée dans ce territoire où vivaient plus de 270 000 habitants avant le début de la guerre. L’objectif : éradiquer ce que l’Etat hébreu considère comme une résurgence du Hamas dans la partie septentrionale de l’enclave palestinienne. Les combats au sol, les bombardements et les drones armés ont tué plus d’un millier de personnes et déplacé près de 100 000 autres, selon l’ONU. Pour Isabelle Defourny, présidente de Médecins sans frontières (MSF), ce «nettoyage ethnique» fait partie d’une stratégie menée par l’armée israélienne.

Vous êtes revenue récemment de la bande de Gaza, de la zone dite «humanitaire» d’Al-Mawasi. A quoi ressemble l’enclave palestinienne après plus d’un an de guerre ?

Ce qui frappe avant tout, ce sont les destructions massives. Nous sommes partis de Jordanie pour rejoindre l’enclave via le point de passage de Kerem Shalom, sous escorte de l’ONU dans des véhicules blindés. A l’entrée dans Gaza, l’ampleur des ruines est saisissante. La zone soi-disant «humanitaire» est un espace exigu où 1