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Proche-Orient

Proposition américaine de trêve à Gaza : le Hamas se dit prêt à libérer des otages

Le mouvement terroriste dit avoir donné sa réponse au médiateur Steve Witkoff, sans dire précisément s’il accepte les conditions du cessez-le-feu.

Manifestation organisée par les familles d'otages encore retenus par le Hamas, à Tel-Aviv, ce samedi 31 mai. (Jack Guez/AFP)
Publié le 31/05/2025 à 18h35, mis à jour le 31/05/2025 à 20h13

Le Hamas a annoncé samedi soir avoir remis aux médiateurs sa réponse à la proposition américaine de trêve dans la bande de Gaza où le mouvement islamiste palestinien est en guerre contre Israël depuis le 7 octobre 2023, sans dire explicitement s’il l’avait acceptée. Selon une source israélienne citée par le quotidien israélien Haaretz, le groupe terroriste aurait en réalité présenté de nouvelles conditions, valant rejet. «Ils ont écrit leur propre proposition avec des éléments totalement différents», cite le journal. A l’inverse, une source interne affirmait samedi soir que le mouvement avait répondu «positivement» à la proposition américaine, mais insistait sur un «cessez-le-feu permanent».

Quoi qu’il en soit, le Hamas a indiqué être prêt à libérer 10 otages vivants et 18 morts, tous enlevés lors de l’attaque sans précédent du 7 Octobre en Israël, comme le stipule la proposition de l’émissaire américain Steve Witkoff. «Cette proposition [sans préciser s’il s’agit de la sienne ou de celle des Etats-Unis, ndlr] vise à obtenir un cessez-le-feu permanent, un retrait complet de la bande de Gaza et à garantir l’acheminement de l’aide à notre peuple et à nos familles dans la bande de Gaza», écrit le mouvement terroriste dans un communiqué. Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre 2023, 57 sont toujours retenues dans la bande Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.

Les Etats-Unis avaient indiqué plus tôt dans la semaine avoir reçu l’assentiment d’Israël à la proposition de l’émissaire américain, sans publier l’intégralité du texte. Selon deux sources proches des négociations, le texte porte sur une trêve de soixante jours pouvant être étendue jusqu’à soixante-dix, et la remise par le Hamas de cinq otages vivants et neuf morts en échanges de la libération de prisonniers palestiniens au cours de la première semaine, et un deuxième échange sur le même nombre d’otages vivants et morts au cours de la deuxième semaine.

Vendredi, Israël a sommé le Hamas d’accepter la proposition américaine,sous peine d’«être anéanti», selon les mots du ministre de la Défense, Israël Katz. Mais Israël n’a jusqu’ici pas indiqué non plus explicitement s’il avait accepté la proposition américaine. Les négociations sur un cessez-le-feu visant à mettre fin à la guerre n’ont pas encore abouti depuis la reprise des combats à la mi-mars, à l’initiative d’Israël, après une trêve de deux mois à Gaza.

Graves pénuries

Israël fait face à une pression internationale croissante concernant la guerre et la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne, où un blocus de plus de deux mois, partiellement assoupli la semaine dernière, a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres biens de première nécessité.

L’attaque du 7 Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Plus de 54 321 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.

L’armée israélienne y a intensifié ses opérations militaires, dans le but affiché de prendre le contrôle de la totalité du territoire palestinien et de libérer les derniers otages qui y sont toujours retenus.

Samedi soir, l’armée israélienne a indiqué que «plusieurs» projectiles tirés depuis Gaza avaient atterri dans des zones non habitées.

Mise à jour à 19 h 25 avec davantage de contexte, et à 20 h 13 avec la source interne du Hamas.