La trêve à Gaza ne semble pas être pour tout de suite. Le Hamas, qui avait dit samedi soir avoir remis aux médiateurs sa réponse à la proposition américaine de trêve dans la bande de Gaza, a vu Washington la juger «complètement inacceptable» dans la foulée.
Les Etats-Unis avaient indiqué plus tôt dans la semaine avoir reçu l’assentiment d’Israël à leur proposition, le président Donald Trump assurant vendredi qu’un accord sur un cessez-le-feu à Gaza était «tout proche». Vendredi, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait sommé le Hamas d’accepter la proposition américaine de trêve et de libération des otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre 2023, sous peine d’«être anéanti».
Le Hamas explique dans son communiqué que dans la proposition d’accord, «dix prisonniers vivants de l’occupation [Israël, ndlr] retenus par la résistance seront libérés, en plus de la restitution de 18 corps, en échange d’un nombre convenu de prisonniers palestiniens» détenus par l’Etat hébreu. Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, 57 sont toujours retenues dans la bande Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.
Retour en arrière
La réponse du Hamas est «complètement inacceptable et cela ne fait que nous faire revenir en arrière», a déploré samedi l’émissaire américain Steve Witkoff sur son compte X, ajoutant que le Hamas «devrait accepter la proposition que nous avons présentée comme base pour des pourparlers, que nous pouvons commencer dès la semaine prochaine», sans autres détails. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a lui aussi jugé «inacceptable» la réponse du Hamas, estimant qu’elle faisait «reculer le processus», selon un communiqué de son bureau samedi.
«Nous n’avons pas rejeté la proposition de Witkoff», a réagi Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, affirmant que c’est la réponse israélienne à cette proposition «qui était en désaccord avec toutes les dispositions sur lesquelles nous nous étions mis d’accord». «Néanmoins, nous avons maintenant répondu de manière positive et responsable, de manière à satisfaire les exigences et les aspirations minimales de notre peuple», a ajouté ce responsable.
Il a précisé que le Hamas exigeait une garantie qu’un cessez-le-feu de 60 jours soit respecté par Israël et s’accompagne d’un afflux d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, ainsi que des négociations pour mettre définitivement fin à la guerre. «Pourquoi, à chaque fois, la réponse israélienne est-elle considérée comme la seule réponse pour la négociation ?» a-t-il protesté, dénonçant «un parti pris total en faveur de l’autre partie».