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Interview

Purges en Turquie : «Il y a une certaine fébrilité du parti au pouvoir»

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Depuis la mi-février, 300 personnes ont été arrêtées dans le pays, accusées de «terrorisme». Cette répression traduit une volonté double : affaiblir l’opposition et profiter de la recomposition régionale en cours, selon Jean Marcou, spécialiste de la Turquie.
Recep Tayyip Erdogan à Ankara, le 23 février. (Adem Altan /AFP)
par Johanna Beeckman
publié le 26 février 2025 à 19h17

Depuis plusieurs semaines, une nouvelle vague d’arrestations agite la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Pas plus tard que le lundi 24 février, un dixième maire du DEM – principal parti prokurde et troisième force au Parlement – a été a été suspendu dans l’est du pays, accusé, par le ministre de l’Intérieur, de «terrorisme». L’interpellation de 300 personnes, entre le 14 et 18 février, accusées de complicité avec le «terrorisme», rappelle les purges de 2013, précédant l’élection présidentielle remportée par le chef de l’AKP (Parti de la justice et du développement), ou celles de 2016, après le coup d’Etat manqué dans la nuit du 15 au 16 juillet.

Ciblant principalement des élus et des personnalités proches de l’opposition, cette répression politique s’étend désormais à des secteurs autrefois épargnés comme le patronat. Orhan Turan, président du conseil d’administration de la Tüsiad – l’association turque des industriels et des hommes d’affaires –, qui a récemment critiqué les suspensions d’élus, a été