La ville de Rafah sous les bombes. L’armée israélienne a intensifié jeudi ses frappes sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. C’est là, à la frontière fermée avec l’Egypte, que s’entassent 1,3 million de Palestiniens dont la grande majorité sont des personnes déplacées par les affrontements des derniers mois. Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a pourtant ordonné à ses troupes de préparer une offensive contre ce territoire, au risque de provoquer un nouveau désastre humanitaire. «Nous sommes effectivement très préoccupés face à la poursuite des combats dans la bande de Gaza et notamment à proximité du grand passage de Rafah, parce que le passage de Rafah est un point vital pour l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande», a souligné lors d’un point de presse Christophe Lemoine, porte-parole du ministère des Affaires étrangères français. «Mener une telle opération maintenant sans planification et sans réflexion dans une zone où un million de personnes sont abritées serait un désastre», ont alerté de leur côté les Etats-Unis.
Poursuite des pourparlers, malgré les déclarations de Benyamin Nétanyahou. Le Hamas s’est déclaré toujours «ouvert» à des négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza, ce jeudi, alors que le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait rejeté en bloc les conditions du mouvement islamiste, la veille, qualifiant ses exigences de «délirantes». Un nouveau cycle de négociations entre le Hamas et les Israéliens devait s’ouvrir ce jeudi matin au Caire, avec la médiation de l’Egypte et du Qatar. En visite en Israël, mercredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait estimé qu’il restait «de la place pour un accord» malgré les déclarations de Benyamin Nétanyahou, et avait appelé les Israéliens à la mesure, dans les actes comme dans les discours.
«Zone tampon» avec la bande de Gaza : l’ONU accuse Israël de «crimes de guerre». Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk a estimé jeudi que les destructions par l’armée israélienne de bâtiments dans la zone frontalière avec Israël, dans le but d’installer une «zone tampon», constituaient un «crime de guerre». «J’insiste auprès des autorités israéliennes sur le fait que l’article 53 de la quatrième Convention de Genève interdit la destruction par la puissance occupante de propriétés appartenant à des personnes privées sauf si cette destruction est rendue absolument nécessaire par les opérations militaires», a-t-il déclaré dans un communiqué. Et l’Autrichien de souligner que, depuis octobre, ses services ont enregistré «une destruction et une démolition généralisées par [l’armée israélienne] d’infrastructures civiles». Il s’agit, a-t-il précisé, notamment de «bâtiments résidentiels, d’écoles et d’universités dans des zones où les combats n’ont pas ou plus lieu».
Au Liban, un responsable du Hezbollah grièvement blessé par une frappe israélienne. Un responsable militaire du Hezbollah pro-iranien a été gravement blessé par une frappe israélienne qui a visé jeudi sa voiture dans le sud du Liban. L’attaque est survenue dans la ville de Nabatiyé, relativement éloignée de la frontière et jusque-là épargnée par les échanges de tirs quotidiens qui opposent le mouvement islamiste, soutien du Hamas, et l’armée israélienne depuis quatre mois. Pendant cette période, 227 personnes, en majorité des combattants du Hezbollah, mais également 27 civils dont trois journalistes, ont été tuées dans le sud du Liban, selon un décompte établi par l’AFP. Côté israélien, 15 personnes ont été tuées, selon l’armée.
Pour Javier Milei, le Hamas représente «le nazisme du XXIe siècle». En visite diplomatique en Israël, le président argentin d’extrême droite Javier Milei s’est rendu avec son homologue israélien au kibboutz de Nir Oz, théâtre d’une des attaques les plus sanglantes menées par les commandos du Hamas le 7 octobre. Un quart de ses quelque 400 habitants avait été soit tué soit enlevé. «Le monde libre ne peut rester indifférent. C’est un acte clairement terroriste, antisémite et je dirais, du nazisme du XXIe siècle», a affirmé le chef d’Etat argentin. La veille, Javier Milei avait annoncé son intention de déménager à Jérusalem l’ambassade israélienne - un symbole fort, qui vaut reconnaissance de l’annexion israélienne en 1981 de l’ensemble de la ville, dont la partie orientale (Jérusalem-Est), revendiquée comme capitale par les Palestiniens, est pourtant considérée comme occupée par les Nations Unies.