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Raid israélien en Cisjordanie occupée, l’Etat hébreu menace de ramener le Liban «à l’Age de pierre»… L’actu du conflit au Proche-Orient ce 27 juin

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L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce jeudi 27 juin.
Après un bombardement israélien à Jénine, en Cisjordanie occupée, ce jeudi 27 juin. (MOHAMMAD MANSOUR/AFP)
publié le 27 juin 2024 à 15h32
(mis à jour le 27 juin 2024 à 19h40)

Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.

Gaza : évacuation de 21 malades vers l’Egypte

Vingt et un malades atteints de cancer ont été évacués de la bande de Gaza assiégée vers l’Egypte ce jeudi, via le point de passage israélien de Kerem Shalom, a annoncé une source médicale anonyme de l’hôpital d’Al-Arich, dans le Sinaï égyptien. «Il s’agit de la première évacuation» depuis que le passage de Rafah à la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte a fermé début mai après qu’Israël en a pris le contrôle côté palestinien, a-t-elle précisé. Depuis, l’Egypte et Israël se renvoient la responsabilité de la fermeture de Rafah, les autorités égyptiennes refusant de gérer le passage en coordination avec la partie israélienne, préférant une coopération avec des instances internationales et palestiniennes. L’aide internationale entre depuis en quantité insuffisante depuis le point de passage de Kerem Shalom, non loin de celui de Rafah, devenu l’unique passage pour l’entrée de l’aide dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine. Selon l’ONU, il faudrait que 500 camions entrent chaque jour pour répondre aux besoins immenses des Gazaouis.

Raid israélien à Jénine, en Cisjordanie occupée : un soldat tué et des blessés

Le Jihad islamique palestinien a revendiqué ce jeudi des explosions lors d’une incursion israélienne à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, ayant tué un soldat israélien et blessé 16 autres, d’après un responsable militaire. L’armée israélienne a annoncé qu’un soldat avait été tué et un autre gravement blessé. Le capitaine Alon Sacgiu, 22 ans, «est tombé lors d’une opération dans le secteur de Jénine», a rapporté l’armée dans un communiqué. D’après un responsable militaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, 15 autres ont été blessés plus légèrement. «Les soldats ont été blessés du fait de la déflagration d’un engin explosif», a affirmé cette source, sans plus de précision. «Nos héroïques combattants du bataillon de Jénine sont parvenus à faire exploser deux véhicules militaires [israéliens]», a revendiqué dans un communiqué la branche armée du Jihad islamique, les brigades Al Qods, affirmant avoir activé six engins explosifs.

Lors du raid, le Croissant-Rouge palestinien a en outre dit avoir pris en charge un jeune Palestinien, «blessé par balle au visage et transféré vers un hôpital». L’agence officielle palestinienne Wafa a informé qu’il avait été blessé par des tirs israéliens et a rapporté que l’armée israélienne avait «fait incursion à Jénine peu avant minuit et est restée déployée jusqu’à l’aube jeudi dans la ville et autour du camp de réfugiés, avec des dizaines de tireurs d’élite sur les toits de bâtiments commerciaux et de maisons, sur fond d’affrontements violents et de bruits d’explosions». Les brigades Al Qods ont précisé dans leur communiqué que les affrontements nocturnes dans la ville palestinienne, où les raids israéliens et violences sont fréquents, avaient duré huit heures.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, les violences se sont intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé par l’Etat hébreu depuis 1967. D’après les autorités palestiniennes, 553 Palestiniens y ont été tués par l’armée ou des colons israéliens depuis le 7 octobre. Au moins 15 Israéliens ont été tués dans des attaques, dont des soldats, dans ce même territoire et au cours de la même période, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir des chiffres officiels israéliens.

Israël menace de ramener le Liban «à l’Age de pierre» en cas de guerre avec le Hezbollah

Israël ne veut pas d’une guerre contre le mouvement libanais du Hezbollah, allié du Hamas palestinien, mais a la capacité de ramener le Liban à «l’Age de pierre» le cas échéant, a prévenu son ministre de la Défense, Yoav Gallant, sur fond de craintes onusiennes d’une extension «potentiellement apocalyptique» du conflit à Gaza. «Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d’énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée», a-t-il déclaré à la presse à l’issue d’une visite de plusieurs jours à Washington. «Nous avons la capacité de ramener le Liban à l’Age de pierre, mais nous ne voulons pas le faire. […] Nous ne voulons pas d’une guerre», a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement israélien «se préparait à tout scénario». Mercredi soir, après deux journées relativement calmes, Israël a de nouveau intensifié ses frappes sur le sud du Liban, pilonnant une dizaine de localités frontalières, a affirmé l’Ani, l’agence officielle libanaise. La propagation au Liban de la guerre que mène Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza serait «potentiellement apocalyptique», avait plus tôt averti depuis Genève le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths. La France s’est pour sa part dite ce jeudi «extrêmement préoccupée par la gravité de la situation au Liban», notant l’intensification «de manière dramatique» des violences à la frontière avec Israël et appelle «toutes les parties à la plus grande retenue».

Syrie : un média officiel fait état de deux morts dans une frappe israélienne sur le sud

Deux personnes ont été tuées et un soldat blessé dans une frappe israélienne menée mercredi soir sur des positions du sud de la Syrie, a annoncé l’agence officielle Sana, citant une source militaire. «Vers 23h40, l’ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis le Golan syrien occupé, ciblant un certain nombre de positions dans la région Sud […] tuant deux personnes, et blessant un soldat», a affirmé Sana. L’agence, qui a également fait état de dégâts matériels, a ajouté que la défense antiaérienne syrienne avait abattu certains missiles «de l’agression», sans plus de détails. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui avait fait état d’un mort dans un premier bilan, a finalement annoncé que trois personnes avaient été tuées, dont une femme âgée, et onze autres blessées. Selon l’ONG, la frappe a visé un centre de service d’une fondation affiliée au Hezbollah libanais et aux groupes pro-iraniens, Jihad al Bina (combat pour la reconstruction), près de Sayyida Zeinab.

Cette ville proche de Damas, qui abrite un important sanctuaire chiite, est défendue par des miliciens pro-iraniens, notamment du Hezbollah, fortement implanté en Syrie au côté de l’armée de Damas. Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, Israël y a mené des centaines de frappes visant l’armée du président Bachar al-Assad et les groupes pro-iraniens qui le soutiennent. Les frappes israéliennes se sont accrues depuis l’attaque sanglante du Hamas palestinien en territoire israélien le 7 octobre et la riposte israélienne dans la bande de Gaza, qui ont déstabilisé la région.

Un navire dit avoir été touché au large du Yémen

Depuis novembre, cette voie maritime est le théâtre d’attaques menées par les rebelles yéménites, membres de «l’axe de la résistance», un regroupement de mouvements soutenus par l’Iran – incluant aussi le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais. Les rebelles houthis, qui contrôlent de vastes pans du Yémen, disent s’en prendre aux transporteurs desservant les ports israéliens, «en solidarité» avec les Palestiniens de la bande de Gaza, en proie à la guerre entre Israël et le Hamas. L’attaque de ce jeudi n’a pas été revendiquée dans l’immédiat. Premiers alliés d’Israël, les Etats-Unis ont mis en place en décembre une coalition multinationale pour «protéger» le trafic maritime, sans parvenir à faire cesser les attaques.

Guerre à Gaza : le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 37 765 morts

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, mouvement islamiste qui dirige la bande de Gaza, a annoncé ce jeudi un nouveau bilan de 37 765 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël, il y a plus de huit mois. Au moins 47 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il précisé dans un communiqué, ajoutant que 86 429 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.