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Reportage

«Ramenez-les à la maison» : en Israël, des artistes mobilisés en faveur de la libération des otages

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La scène artistique israélienne s’est mobilisée rapidement au service de la cause des otages, pour sensibiliser l’opinion internationale mais aussi maintenir la pression sur le gouvernement pour qu’ils ne soient pas sacrifiés sur l’autel de la sécurité.
L'installation «Empty beds», par l'artiste israélien Eran Webber, le 9 novembre sur la place Habima à Tel-Aviv, comportant plus de 200 lits vides représentant les otages retenus à Gaza par le Hamas depuis le 7 octobre. (Sandra Mehl/Libération)
publié le 25 novembre 2023 à 10h10

«Bring them home». En lettres lumineuses, la supplique s’affiche sur le toit de l’auditorium Charles-Bronfman, sur la place Habima à Tel-Aviv. Sur le balcon de la salle de concert, inaugurée en 1957, 240 mannequins, hommes, femmes, enfants et bébés, sont alignés. Vêtus d’habits de tous les jours, ils représentent les otages enlevés par le Hamas le 7 octobre. L’installation est l’œuvre de Nadav Barnea, né en 1987, un artiste qui a travaillé comme éclairagiste pour la compagnie de danse Bathseva ou récemment sur une pièce de Hanoch Levin mise en scène par Ari Folman.

Aux pieds du balcon, la grande place «Habima» – le nom du théâtre national d’Israël dont la façade a été recouverte d’un drapeau israélien – s’est transformée en une chambre à ciel ouvert : deux cent quarante lits personnalisés y ont été installés. Des lits doubles, parfois défaits, les draps froissés, comme s’ils étaient encore chauds. Des lits d’enfants, housse de couette Spider-Man, pyjama en boule, doudous, l’édition en hébreu d’Harry Potter. Des berceaux avec tétine et tour de lit. Des jouets répandus sur un tapis de jeux. L’artiste à l’origine de cette scène intime pu