Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.
Frappes et combats à travers Gaza
L’armée israélienne a multiplié tôt ce mardi les frappes aériennes sur la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre déclenchée par une attaque sans précédent sur le sol israélien du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre. Les Israéliens ont marqué le Jour du Souvenir en hommage aux soldats morts en service et aux victimes d’attentats, avant de célébrer le 76e anniversaire de la création de leur Etat. Des témoins et des correspondants de l’AFP ont fait état de frappes aériennes dans différents secteurs de Gaza, la défense civile palestinienne dénombrant au moins huit morts dans un bombardement sur un immeuble du camp de Nousseirat, au centre.
Près d’un demi-million de déplacés à Rafah
Les civils palestiniens continuent de fuir les violences, principalement à Rafah, ville du sud adossée à la frontière fermée de l’Egypte où près de 1,4 million de Palestiniens s’entassent, aussi visée par des frappes et menacée d’une offensive majeure d’Israël. L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a affirmé ce mardi que «près de 450 000» personnes se trouvant à Rafah avaient été déplacées «de force» depuis qu’Israël a ordonné le 6 mai l’évacuation d’une partie de cette localité du sud de la bande de Gaza. Celles-ci «sont épuisées, affamées, et constamment apeurées», écrit l’UNRWA sur le réseau social X, sans préciser où se sont rendus ces déplacés, ailleurs dans Rafah ou hors de la ville.
Reportage
Le chef du Hamas ne se trouverait pas à Rafah
Yahya Sinwar, le numéro un du mouvement islamiste palestinien et l’homme le plus recherché par Israël ne se trouverait pas à Rafah selon les agences de renseignements américains, a révélé le New York Times dimanche. Il se cacherait, ainsi que les autres principaux leaders du Hamas dans les tunnels de Khan Younès, sa ville natale, selon des officiels américains qui indiquent que les renseignements israéliens confirment ces informations. Les agences de renseignements des deux pays estiment que Sinwar n’a probablement jamais quitté le réseau de tunnels de Khan Younès à 8 kilomètres de Rafah. Cette taupinière compterait quinze étages sous-terre avec des tunnels d’une longueur totale de 160 kilomètres.
En outre, Sinwar serait protégé par un groupe d’otages israéliens, comme boucliers humains pour dissuader une attaque israélienne contre lui, ont affirmé des officiels américains et israéliens sous couvert d’anonymat, indique le quotidien. Ces informations cruciales sont révélés au moment où Washington tente de convaincre Israël de ne pas attaquer Rafah.
Les négociations sur une trêve en «recul», selon le Qatar
L’opération militaire d’Israël à Rafah a «fait reculer» les négociations avec le mouvement islamiste palestinien du Hamas, a déploré ce mardi 14 mai le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, médiateur dans les discussions pour une trêve dans la bande de Gaza. «Au cours des dernières semaines en particulier, nous avions constaté un certain élan, mais malheureusement, les choses n’ont pas évolué dans la bonne direction, et en ce moment, nous sommes presque dans une impasse», a-t-il ajouté. Le Qatar, qui accueille le bureau politique du Hamas à Doha depuis 2012, est engagé – aux côtés de l’Egypte et des Etats-Unis – dans une médiation discrète depuis plusieurs mois entre Israël et le Hamas.
Les Etats-Unis «préoccupés» par des accusations de torture visant Israël
Les Etats-Unis se sont dit lundi 14 mai «préoccupés» et ont appelé leur allié israélien à enquêter après un reportage de CNN sur les conditions dégradantes auxquelles seraient soumis certains prisonniers palestiniens en pleine guerre à Gaza. Sur la base d’informations fournies par des lanceurs d’alerte israéliens, la chaîne d’information américaine a diffusé un reportage choc la semaine dernière au sujet de la base de Sde Teiman, dans le désert du Néguev, dans le sud d’Israël. «Nous avons toujours été clairs et constants avec tous les pays, y compris Israël, sur le fait qu’ils doivent traiter tous les détenus de manière humaine, avec dignité et conformément au droit international», a assuré le porte-parole du département d’Etat, Vedant Patel.
Israël doit «en faire plus pour les civils» palestiniens, selon la Maison Blanche
«Nous pensons qu’Israël peut et doit faire plus pour assurer la protection des civils [palestiniens] innocents. Nous ne pensons pas que ce qu’il se passe à Gaza soit un génocide», a affirmé Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden, lors d’un point presse lundi 13 mai. Il a affirmé que le président Biden s’efforçait de parvenir à l’issue du conflit à une situation régionale qui «garantisse la sécurité d’Israël tout en ouvrant la voie à un avenir de dignité et de sécurité pour le peuple palestinien». Jake Sullivan a aussi répété que l’administration américaine estimait que «ce serait une erreur de lancer une opération militaire majeure au cœur de Rafah qui mettrait en danger un nombre énorme de civils sans gain stratégique clair».
A lire aussi
Un premier employé international de l’ONU tué à Gaza
Un membre des services de sécurité de l’ONU a été tué lundi 13 mai lors d’une attaque contre son véhicule à Rafah, a annoncé un porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres, précisant qu’il s’agissait de «la première victime internationale» de l’ONU depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza. Quelque 190 employés palestiniens de l’ONU y ont été tués depuis le début du conflit, principalement du personnel de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a-t-il ajouté. L’armée israélienne a rétorqué que le véhicule se trouvait dans une «zone de combats en cours», affirmant n’avoir «pas été informée de l’itinéraire du véhicule». «Nous examinons actuellement cette affaire», a ajouté Tsahal, sans attribuer la responsabilité des tirs. Du côté de l’ONU, on dément cette affirmation de l’armée israélienne. A Genève, un porte-parole des Nations unies, Rolando Gomez, a affirmé que l’ONU «informe les autorités israéliennes du mouvement de tous (ses) convois» comme «c’est le cas sur tous les théâtres d’opérations». «C’était le cas hier (lundi NDLR) matin, nous les avons donc tenus informés. Il s’agissait d’un véhicule de l’ONU clairement identifié», a assuré Rolando Gomez. Avant d’ajouter : «c’est un exemple clair du fait qu’il n’y a vraiment aucun endroit sûr à Gaza en ce moment». Selon l’ONU, un autre membre de l’UNDSS (le service de sécurité de l’ONU) a été blessé par ces tirs et le véhicule a été touché alors que ces deux personnes se rendaient à l’hôpital européen de Rafah.
Pour Benyamin Nétanyahou, près de la moitié des morts à Gaza sont des combattants du Hamas
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé dimanche 12 mai dans un podcast qu’environ la moitié des personnes tuées à Gaza depuis le début de la guerre étaient «des combattants du Hamas», assurant que le bilan global était inférieur à celui annoncé par le mouvement islamiste. «Même si nous sommes confrontés à un ennemi particulièrement cynique, nous avons réussi à maintenir le ratio civils /combattants tués» à «environ un pour un». Selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, plus de 35 000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont péri depuis le début de l’offensive israélienne consécutive à l’attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d’Israël – des chiffres qui restent invérifiables.
Audiences à la Cour internationale de justice
La plus haute juridiction de l’ONU a annoncé ce mardi la tenue d’audiences jeudi et vendredi à la demande de l’Afrique du Sud, qui a notamment saisi la juridiction pour demander à Israël le retrait de ses troupes de Rafah. La CIJ entendra jeudi les avocats de l’Afrique du Sud, et la réponse d’Israël le lendemain. Pretoria demande à l’instance d’enjoindre l’Etat hébreu de garantir qu’il se «retirera immédiatement et cessera son offensive militaire dans le gouvernorat de Rafah» et «prendra immédiatement toutes les mesures efficaces pour garantir et faciliter l’accès sans entrave à Gaza» de l’assistance humanitaire, selon la requête publiée la semaine dernière. L’Afrique du sud a saisi la juridiction fin décembre, accusant Israël de perpétrer un «génocide» à Gaza, une accusation démentie avec véhémence par Israël. En janvier, la CIJ a appelé Israël à prévenir tout éventuel acte de génocide et à permettre l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Mise à jour : à 18h21, avec l’ajout de l’absence de Yahya Sinwar de Rafah selon le New York Times.