Menu
Libération
Tensions

Reims : les étudiants pro-palestiniens de Sciences-Po démentent avoir voulu empêcher une réunion de la Licra

Guerre au Proche-Orientdossier
Dossiers liés
La convention nationale de la Licra, prévue le samedi 27 avril sur le campus de Sciences-Po à Reims, a été délocalisée à la mairie d’Amiens. Les étudiants de Sciences Po bloquaient le campus, mais sans intention de bloquer la réunion.
Des étudiants et militants qui avaient manifesté vendredi, ont décidé samedi matin d’occuper le campus de Sciences-Po à Reims pour critiquer les exactions d’Israël à Gaza., le 27 avril (Olivier Durand/L' union)
publié le 27 avril 2024 à 18h11
(mis à jour le 28 avril 2024 à 16h02)

Déménagement en urgence. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) qui organisait de vendredi à dimanche, sa 52e convention nationale sur le thème de l’immigration en Europe sur le campus rémois de la grande école parisienne, a dû trouver refuge à la mairie de la ville.

Des étudiants et militants qui avaient manifesté vendredi, ont décidé samedi matin d’occuper leur campus pour critiquer les exactions d’Israël à Gaza, et demander des sanctions contre l’Etat hébreu. Un drapeau palestinien a été accroché sur la porte de l’établissement, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

La Licra a déploré sur X un blocage organisé selon elle «par des étudiants soutenus par» des élus LFI, critiquant des «méthodes liberticides […] inacceptables». Dans un communiqué publié samedi, elle a appelé «à un sursaut énergique de la direction de l’école Sciences-Po et à une réaction ferme des pouvoirs publics», estimant que «l’antisionisme radical est vecteur d’antisémitisme».

«On souhaitait débattre avec eux mais ils sont restés dans une posture idéologique», a regretté le président de la Licra Mario Stasi, auprès de l’AFP. Les débats ont donc été délocalisés à l’hôtel de ville de Reims, a indiqué la municipalité dans un communiqué, soulignant que le maire de Reims Arnaud Robinet «condamne fermement l’avancée de l’obscurantisme à Sciences-Po».

Dans un communiqué diffusé samedi 27 avril, les étudiants pro-palestiniens de Sciences-Po Reims nient pourtant avoir voulu empêcher la réunion de la Licra : «L’action que nous avons menée […] ne visait pas volontairement la déprogrammation de conférences quelles qu’elles soient», est-il écrit dans leur communiqué. Ils disent avoir ignoré jusqu’à 10 heures du matin, samedi, l’existence de cette convention dans leurs locaux et affirment avoir libéré les lieux à 10h30, précisément pour lui laisser la place. «Si cette conférence n’a pas pu avoir lieu, il ne s’agit donc ni d’une volonté de notre part, ni d’une réelle impossibilité d’accès au campus», conclut le communiqué.

Journée tendue à Sciences-Po Paris

Cet incident à Reims intervient au lendemain d’une mobilisation pro-palestinienne tendue sur le campus parisien de Sciences-Po, qui s’est conclue par un accord entre manifestants et direction. La situation s’était apaisée vendredi soir à Paris, la direction de Sciences Po Paris ayant annoncé la suspension de procédures disciplinaires et l’organisation d’un débat interne la semaine prochaine.

Le Premier ministre français Gabriel Attal avait affirmé samedi 27 avril qu’il «n’y aura jamais de droit au blocage» dans les universités, déplorant «le spectacle navrant» de l’occupation partielle du campus parisien par des manifestants pro palestiniens vendredi, qui a tourné au face-à-face tendu avec d’autres manifestants pro-Israël.

Ces mobilisations font suite à des mouvements sur des campus universitaires aux Etats-Unis, où des étudiants ont organisé manifestations et sit-in pour réclamer la fin de la guerre à Gaza et que leurs établissements rompent toute collaboration avec Israël.

Mise à jour à 16 heures : avec ajout du communiqué des étudiants pro-palestiniens de Sciences-Po Reims.