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Libération
Reportage

«Retour des otages» ou «destruction du Hamas» : à Tel-Aviv, un dilemme qui divise

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Le mouvement des familles de disparus, soutenu par les anti-Nétanyahou, demande que la libération de leurs proches devienne un objectif stratégique prioritaire sur la destruction du Hamas.
Des photos d'otages devant la base militaire de Tel-Aviv, samedi. (Gil Cohen Magen/AFP)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 15 octobre 2023 à 19h47

Nati est assis, le regard perdu, au milieu d’un attroupement de personnes tenant des drapeaux israéliens devant le complexe imposant du Kirya, le quartier général de l’armée israélienne, à Tel-Aviv. Il tient une pancarte à l’effigie de Liri, une amie, «une sœur», retenue par le Hamas à Gaza. Et demande le retour des otages israéliens. Quoi qu’il en coûte.

Derrière lui, une femme crie : «Echange de prisonniers maintenant !» Les familles de personnes disparues s’organisent peu à peu pour essayer de faire pression sur le gouvernement. Mais leurs revendications sont encore floues. «Ce qu’il faut, c’est les ramener d’abord, par tous les moyens, dit Nati. Que le retour des otages soit un objectif prioritaire, au même titre que la destruction du Hamas

«Pas capables de regarder les familles dans les yeux»

«Il y a un contrat : le peuple élit les politiciens et les politiciens prennent soin de la population», dit Rafi, barbe blanche et dents jaunies. Il se tient un peu à l’écart avec le portrait d’une femme et ses deux enfants. Il n’est pas directement concerné. Il n’a personne à Gaza. Mais pour lui, ce combat s’inscrit dans une