Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël.

Selon des sources militaires citées par l’AFP et Haaretz ce dimanche, la 98e division de l’armée a quitté la bande de Gaza. Conséquence : aucune troupe israélienne ne circule plus dans le sud de l’enclave palestinienne. «Notre mission était de démanteler la brigade du Hamas à Khan Younès, et nous y sommes parvenus […], affirme un officier cité par le quotidien israélien. Nous sommes prêts à opérer chaque fois qu’on a besoin de nous, mais il n’est pas nécessaire que nous restions dans le secteur sans besoin [opérationnel].» Ce mouvement militaire pourrait permettre aux dizaines de milliers de Gazaouis qui ont fui les combats dans la zone de Khan Younès pour se réfugier à Rafah, à la frontière de l’Egypte, de revenir chez eux.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré dimanche que l’armée avait retiré ses troupes de Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza, pour «préparer la poursuite des missions» dont une opération à Rafah. «Nos forces se préparent à la poursuite de leurs missions […] dans la zone de Rafah», la ville de l’extrême sud de la bande Gaza où plus de 1,5 million de Gazaouis ont trouvé refuge, a déclaré Gallant, selon un communiqué de son bureau.

L’armée israélienne a affirmé ce dimanche avoir achevé une «nouvelle phase» dans sa préparation à «la guerre» à sa frontière avec le Liban, où les échanges de tirs meurtriers avec le Hezbollah s’intensifient. Dans un communiqué intitulé «Préparation à la transition de la défense à l’attaque» et publié sur son site internet, l’armée indique avoir «achevé ces derniers jours une nouvelle phase dans la préparation du commandement nord à la guerre». Ces mesures logistiques «permettent la mobilisation immédiate des forces de la réserve en cas d’urgence et leur arrivée sur la ligne de front en peu de temps avec tout l’équipement requis pour le combat», ajoute-t-elle. Au moins 359 personnes, essentiellement des combattants du Hezbollah, dont au moins 70 civils, ont été tuées au Liban dans les violences transfrontalières depuis près de six mois et 18 personnes en Israël, dix soldats et huit civils, selon un décompte de l’AFP.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre Benyamin Nétanyahou samedi soir en Israël, six mois après le début de la guerre entre le Hamas et l’Etat hébreu. A Tel-Aviv, 100 000 personnes, selon les organisateurs, se sont massées «place de la démocratie», une intersection ainsi rebaptisée depuis les défilés monstres de 2023 contre un projet de réforme de la justice défendu par le Premier ministre mais qui n’a pas abouti. Brandissant des caricatures de «Bibi» et des slogans hostiles au dirigeant du Likoud (droite) mis en cause dans plusieurs procédures judiciaires, notamment pour corruption, ils ont réclamé sa démission sans délai en exigeant «des élections, maintenant». Les protestataires ont ensuite rallié un autre cortège réclamant une solution négociée pour la libération des 129 otages toujours captifs, dont 34 sont morts selon l’armée, sur les quelque 250 enlevés le 7 octobre.

Plus grand hôpital de Gaza, l’hôpital Al-Shifa a été réduit à une «coquille vide» parsemée de dépouilles humaines par la dernière opération israélienne contre lui, a dénoncé samedi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les forces israéliennes se sont retirées des lieux lundi, après une opération de deux semaines durant laquelle elles ont déclaré avoir lutté contre des combattants palestiniens. Une mission dirigée par l’OMS a pu accéder à l’hôpital vendredi. Dans un communiqué, l’organisation indique qu’il n’y avait plus aucun patient dans l’hôpital, où «de nombreuses tombes peu profondes» ont été creusées à l’extérieur du service des urgences et des bâtiments administratifs et chirurgicaux.

Le Royaume-Uni va déployer un navire de la Royal Navy pour acheminer de l’aide aux Palestiniens à Gaza via le couloir humanitaire depuis Chypre, a annoncé ce dimanche le gouvernement britannique. Le navire «est en route pour la Méditerranée orientale afin de soutenir les efforts internationaux visant à acheminer une aide vitale à Gaza», a précisé le ministre de la Défense, Grant Shapps. Il permettra de «soutenir la mise en place du couloir maritime humanitaire international de Chypre à Gaza, soutenu par plusieurs de nos partenaires et par les Nations unies», a ajouté pour sa part le ministre des Affaires étrangères britannique, David Cameron.

«Il ne s’agit plus d’une guerre contre le terrorisme ou d’une guerre pour la défense d’Israël. À ce stade, il s’agit plutôt d’une guerre contre l’humanité elle-même.» Sur la chaîne américaine ABC, le chef étoilé José Andrés a fait part de sa colère après la mort dans une frappe israélienne, cinq jours plus tôt, de sept travailleurs de l’ONG humanitaire World Club Kitchen, dont il est le fondateur. L’Espagnol a «remercié» l’Etat hébreu pour la rapidité de son enquête, dont les conclusions ont conduit les autorités israéliennes à reconnaître une «grave erreur». «Mais en même temps, je dirais que quelque chose d’aussi compliqué devrait être beaucoup plus poussé, et que l’auteur des faits ne peut pas enquêter sur lui-même», a-t-il ajouté.

«Aucune portion de décisions de vie ou de mort qui ont un impact sur des familles entières ne devrait être déléguée au calcul froid d’algorithmes.» Vendredi, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est ému d’une enquête publiée début avril par les médias +972 Magazine et Local Call qui décrit un programme de l’armée israélienne baptisé «Lavender», qui utilise l’intelligence artificielle (IA) pour identifier des cibles à Gaza, avec une certaine marge d’erreur. Selon deux des sources citées, l’armée a décidé que pour chaque membre «junior» du Hamas détecté par «Lavender», il était «permis» de tuer, comme victimes collatérales, 15 à 20 civils. Le ratio montait à 100 civils pour un commandant du mouvement islamiste palestinien.