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Vu de Moscou

Russie : Vladimir Poutine ou la politique de la terre brûlée

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A trois mois des élections législatives russes, la répression s’accentue sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à une opposition, modérée ou dure, au parti de Vladimir Poutine.
Vladimir Poutine, le 22 avril à Moscou. (Sputnik Photo Agency/via REUTERS)
par Léo Vidal-Giraud, à Moscou
publié le 2 juin 2021 à 18h41

Un de plus. Dmitri Goudkov, ancien député au Parlement russe et membre en vue de l’opposition anti-Kremlin, vient d’être placé en détention préventive pour deux mois, après son arrestation la veille. Les autorités lui reprochent une sombre histoire de loyer impayé à la ville de Moscou pour un local loué par une entreprise liée à sa famille il y a plusieurs années. Il risque jusqu’à cinq ans de prison. C’est la seconde arrestation en trois jours : le 31 mai, Andreï Pivovarov, ancien dirigeant d’Open Russia, l’ONG financée par l’opposant exilé Mikhaïl Khodorkovski, avait été interpellé à Saint-Pétersbourg, juste avant le décollage de son avion pour Varsovie. Il est accusé d’avoir partagé un post Facebook datant d’août 2020 appelant à soutenir financièrement une candidate d’Open Russia lors d’élections municipales dans le sud du pays.

Depuis l’arrestation d’Alexeï Navalny le 17 janvier, on perd le compte des figures d’opposition jetées en prison ou bien en passe de l’être. Pourtant, cette double arrestation a choqué, même au sein de cercles libéraux russes de plus en plus habitués aux descentes de police et aux procès. C’est qu’Open Russia avait annoncé le 27 mai cesser son activité en Russie «pour protéger ses partisans» contre d’éventuelles poursuites judiciaires, et ne pas prévoir de continuation de son activité sous un autre nom ou une autre forme.

Quant à Dmitri Goudkov, c’est un modéré. Il a été membre des partis Russie juste et Iabloko, deux partis dits «systémiques