Un navire humanitaire en route vers Gaza. Un premier bateau chargé de 200 tonnes de vivres progresse lentement jeudi vers la côte gazaouie au moment où les efforts s’accélèrent pour tenter d’acheminer davantage d’aide dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine. La distribution de l’aide à l’intérieur même de Gaza demeure hasardeuse. Mercredi, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé que l’un de ses entrepôts à Rafah, dans le sud de Gaza, avait été touché par une frappe qui a tué au moins un de ses employés et blessé plusieurs autres, le ministère de la Santé du Hamas évoquant lui quatre morts.
L’économiste Mohammad Mustafa nommé nouveau Premier ministre palestinien. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a nommé l’économiste Mohammad Mustafa comme nouveau Premier ministre, après la démission le 26 février du précédent gouvernement, a annoncé ce jeudi l’agence officielle Wafa. Mohammad Mustafa, 69 ans, ancien président du Fonds d’investissement pour la Palestine (PIF) et conseiller économique du président Abbas, a occupé de hautes fonctions à la Banque mondiale à Washington pendant quinze ans. Fin février, le Premier ministre Mohammed Shtayyeh avait présenté la démission de son gouvernement, arguant de la nécessité d’une nouvelle politique tenant compte «de la nouvelle réalité dans la bande de Gaza» et du «besoin urgent d’un consensus interpalestinien».
Frappes israéliennes sur des journalistes au Liban : pas d’échange de tirs lors de l’incident, selon l’ONU. Une enquête de l’ONU, consultée ce jeudi, indique qu’il n’y avait pas d’échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise au moment où un char israélien a fait feu le 13 octobre, tuant un reporter de l’agence Reuters et blessant six autres journalistes, dont deux de l’AFP. Selon les conclusions de l’enquête de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, remise aux autorités libanaises et israéliennes, «l’armée israélienne a tiré deux obus de 120 mm de char Merkava» ce jour-là en direction des journalistes. Elle souligne qu’il «n’y avait pas d’échanges de tirs à travers la Ligne bleue», qui marque la frontière entre le Liban et Israël, à ce moment-là, estimant que la raison des frappes visant les journalistes n’est pas connue. «Les tirs contre des civils, en l’occurrence des journalistes clairement identifiables, constituent une violation de la résolution 1701 [du Conseil de sécurité de l’ONU, votée en 2006 et appelant à un cessez-le-feu permanent entre Israël et le Liban, ndlr] et du droit international», selon le rapport.
Le chef de la diplomatie espagnole dénonce «la catastrophe humanitaire» à Gaza. José Manuel Albares a appelé jeudi depuis Le Caire «à un cessez-le-feu et à mettre un terme à la catastrophe humanitaire» dans l’enclave gazaouie. «Les Palestiniens ont souffert bien plus que ce qu’ils peuvent supporter», a lancé le ministre lors d’une conférence de presse au Caire avec son homologue égyptien, Sameh Choukri. «Cette visite est un appel à l’ensemble de la communauté internationale», a-t-il ajouté devant un parterre de journaliste.
Nouvelles sanctions américaines sur des colons israéliens en Cisjordanie. Pour la seconde fois depuis le début de l’année, les Etats-Unis ont annoncé des sanctions visant des colons israéliens en Cisjordanie, les accusant de «saper la stabilité» du territoire palestinien occupé par Israël. Ces nouvelles sanctions visent à «faire rendre des comptes à ceux qui perpétuent les violences et provoquent des troubles en Cisjordanie», a déclaré ce jeudi Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat américain. Le département du Trésor précise que ces sanctions visent trois individus : Zvi Bar Yosef, Neriya Ben Pazi et Moshe Sharvit, de jeunes citoyens israéliens vivant en Cisjordanie selon Washington. Les sanctions de jeudi visent aussi deux communautés agricoles, «Moshes farm» et «Zvis farm». Les entités visées voient leurs avoirs gelés et, plus globalement, sont interdites de faire des affaires avec des Américains.
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Le chef démocrate du Sénat américain appelle à l’organisation d’élections en Israël. Chuck Schumer a appelé jeudi à l’organisation d’élections en Israël, qualifiant le Premier ministre Benyamin Nétanyahou «d’obstacle pour la paix». «Une coalition menée par Netanyahu ne correspond plus aux besoins d’Israël après le 7 octobre», a déclaré l’influent élu américain lors d’un discours. Le chef de la majorité démocrate au Sénat, qui est aussi l’élu juif de plus haut rang aux Etats-Unis, s’était jusqu’ici montré très prudent dans ses critiques contre Israël et son offensive de plus en plus contestée à Gaza. «Je pense que le Premier ministre Nétanyahou s’est égaré, laissant sa survie politique passer avant l’intérêt supérieur d’Israël», a affirmé le parlementaire démocrate depuis l’hémicycle du Sénat.
Selon le Hezbollah, Israël est trop affaibli pour lancer une guerre contre le Liban. «L’armée israélienne est épuisée […] sur le front nord, en Cisjordanie et à Gaza», a estimé lors d’une allocution télévisée le chef du mouvement islamiste, Hassan Nasrallah, dont le parti échange des tirs avec Israël depuis des mois en soutien au Hamas palestinien. Ces propos interviennent alors qu’Israël lance des raids aériens de plus en plus en profondeur sur le territoire libanais, contre des positions du puissant Hezbollah, accentuant les menaces d’une guerre ouverte. «Cet ennemi et la société de cet ennemi montrent des signes de fatigue», a-t-il poursuivi, estimant que l’armée israélienne «manquait d’effectifs» pour déclencher une guerre contre le Liban.