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Drame

Séisme en Turquie et en Syrie : la communauté internationale apporte son aide

Séismes en Turquie et en Syriedossier
Deux séismes rapprochés et particulièrement violents ont fait plus de 3 000 victimes ce lundi. Face à l’urgence humanitaire, la communauté internationale se mobilise pour aider les régions dévastées.
Des secours à la recherche de survivants à Adana, en Turquie, lundi. (Khalil Hamra/AP)
par Colomban Lamare et AFP
publié le 6 février 2023 à 21h10

Une onde de choc détectée jusqu’au Groenland par les sismologues et ressentie jusqu’en Egypte : ce lundi, deux séismes de magnitude 7,8 et 7,5 ont frappé la Turquie. L’épicentre se situe dans la région de Gaziantep au sud-est du pays. Le territoire syrien a aussi été touché par ces secousses, notamment dans la région d’Alep. Le bilan provisoire, au soir de la catastrophe, fait état de 1 762 morts victimes et de 5 000 blessés en Turquie ainsi que 1 300 victimes et 2 000 blessés en Syrie. Un drame qui s’inscrit dans un contexte particulièrement difficile, notamment pour la Syrie : les survivants sont déjà dans une situation particulièrement précaires après des années de guerre. Et comme pour remuer le couteau dans la plaie, d’importantes chutes de neige ont touché la région, ajoutant le froid à la misère.

Face à une situation qui s’annonce d’ores et déjà terrible pour les zones touchées par les séismes, la communauté internationale a immédiatement réagi en proposant de nombreuses aides aux pays concernés. L’Union européenne (UE) a ainsi envoyé des équipes de secours via son mécanisme de protection civile sur le terrain qui a déjà permis le déploiement de dix équipes de recherche et de secours composées notamment de personnels bulgares, croates, français, néerlandais, roumains, tchèques et polonais. Varsovie a d’ailleurs annoncé l’envoi de chiens secouristes sur place. La Bulgarie et la Roumanie vont également fournir dans le cadre de ce mécanisme de protection civile une soixantaine de pompiers et de sauveteurs.

Une aide bienvenue, car réclamée par la Turquie et la Syrie. Le ministre de l’Intérieur turc Suleyman Soylu a lancé un appel à l’aide internationale. Les effectifs et le matériel se concentreront dans la ville de Malatya, à une centaine de kilomètres au nord de Gaziantep. La Syrie a également sollicité l’aide de la communauté internationale ainsi que des ONG humanitaires comme la Croix Rouge.

Soutien inconditionnel

Au-delà de l’annonce de l’UE, de nombreux chefs d’Etat se sont exprimés pour témoigner d’une volonté commune d’aider les pays sinistrés. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, se dit «bouleversé», tout comme Emmanuel Macron qui veut «apporter une aide d’urgence aux populations». La France a ainsi envoyé 139 secouristes et des bénévoles se mobilisent pour assister les populations. De son côté, la cheffe du gouvernement italien, Georgia Meloni, «fait part du soutien» de son pays et met à disposition de la Turquie et de la Syrie l’aide de la protection civile italienne. Des mesures similaires sont appliquées par le gouvernement hongrois. Dans le même temps, la Grèce, dont les relations sont pourtant tendues avec la Turquie, promet par la voix de son Premier ministre, Kyriákos Mitsotákis, de «mettre à disposition toutes ses forces» avec l’envoi notamment d’une vingtaine de pompiers et de matériel humanitaire. L’Espagne appuiera l’aide européenne avec l’envoi de drones spécialisés dans la recherche de civils.

Les dirigeants chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, ont ainsi présenté leurs «condoléances» à la Syrie et à la Turquie. Le Kremlin a envoyé 300 militaires en Syrie pour aider les secours locaux. Le président américain Joe Biden se déclare également «profondément attristé» et annonce avoir organisé un premier volet d’actions sur le terrain tandis que le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, se dit «prêt à apporter son aide par tous les moyens disponibles» et a immédiatement dépêché 76 secouristes pour agir sur place. Le Canada, l’Inde le Japon ou encore l’Iran et les Emirats arabes unis ont également proposé leur aide aux pays sinistrés.

Une action d’aide internationale menée par l’ONU est également mise en place par le haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Le secrétaire général, António Guterres, a également évoqué «l’accès difficile» aux régions touchées par le désastre qui pourrait compromettre les opérations mises en place. Le pape s’est dit, de son côté, «profondément attristé» par la situation et adresse ses «condoléances de tout cœur» aux familles des victimes.