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Libération
Catastrophe naturelle

Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan dépasse les 41 000 morts et les besoins humanitaires se chiffrent à un milliard de dollars

Séismes en Turquie et en Syriedossier
En Turquie, le bilan du séisme en fait la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l’histoire post-ottomane du pays. La Syrie minée par douze ans de guerre connaît une situation humanitaire tout aussi alarmante.
Décombres de bâtiments détruits à Antakya, dans le sud de la Turquie, mercredi 15 février 2023. (Francisco Seco/AP)
par AFP
publié le 17 février 2023 à 8h11

Le bilan du séisme de magnitude 7,8 qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février ne cesse de s’alourdir. Alors que les chances de retrouver des survivants s’amenuisent, des sources officielles et médicales ont dénombré au total 41 732 personnes ayant perdu la vie, dont 38 044 en Turquie et 3 688 en Syrie.

Les sauveteurs turcs ont sorti jeudi des décombres une jeune fille de 17 ans et une femme d’une vingtaine d’années, près de onze jours après la secousse qui a ravagé la zone frontalière entre les deux pays. Dans de nombreuses villes et villages des deux pays, les sauveteurs s’acharnent toujours à tenter de venir en aide à d’éventuels survivants mais chaque heure qui passe diminue les chances qu’ils aient pu résister, dans un froid glacial, sous les décombres.

Ankara a suspendu par conséquent les opérations de sauvetage dans certaines régions et Damas a fait de même dans les zones qu’il contrôle.

Les besoins d’aide se chiffrent à un milliard de dollars

Devant l’ampleur de la catastrophe naturelle Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a lancé jeudi un appel à l’aide internationale afin de récolter un milliard de dollars pour venir en aide aux deux pays dévastés. «Le financement – qui couvre une période de trois mois — portera assistance à 5,2 millions de personnes et permettra aux organisations d’aide de renforcer leur soutien crucial aux efforts conduits par le gouvernement» de la Turquie, «frappée par le tremblement de terre le plus dévastateur dans le pays en un siècle», a écrit M. Guterres dans un communiqué. Il a «exhorté la communauté internationale à agir davantage et à financer dans sa totalité cet effort vital pour répondre à l’une des plus grandes catastrophes naturelles de notre temps».

«La Turquie abrite le plus grand nombre de réfugiés au monde et a fait montre d’une immense générosité à l’égard de son voisin syrien depuis des années», a insisté le chef de l’ONU. «Il est temps dorénavant que le monde soutienne la population de Turquie, comme elle l’a fait tout simplement avec d’autres en quête d’aide», a ajouté Guterres, précisant que «les besoins étaient énormes, (que) les gens souffraient et (qu) il n’y avait pas de temps à perdre».

D’autre part, ArcelorMittal, deuxième groupe sidérurgique mondial -décrivant une situation «déchirante»- a annoncé un don de 5 millions de dollars pour aider les victimes en Turquie et en Syrie, via les organisations humanitaires Médecins sans frontières et Disasters Emergency Committee.

Le département d’Etat américain avait annoncé mercredi que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendrait dimanche en Turquie, afin d’y constater l’effort humanitaire en cours. Le secrétaire d’Etat doit rejoindre d’abord la base aérienne d’Incirlik, dans le sud-est du pays, d’où part une partie de l’aide humanitaire pour les zones sinistrées, puis à Ankara où il a prévu des entretiens avec les autorités turques dimanche et lundi.