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Libération
Trêve

Séismes en Turquie : le Parti des travailleurs du Kurdistan suspend temporairement ses «opérations»

Séismes en Turquie et en Syriedossier
Malgré les tensions de longue date, l’organisation kurde du PKK a annoncé ce vendredi cesser ses activités en Turquie à la suite des tremblements de terre qui ont ravagé le sud du pays.
Des combattants se tenaient dans la région rebelle d'Alep, en Syrie, le 21 novembre 2022. (BAKR ALKASEM/AFP)
publié le 10 février 2023 à 11h20

Une trêve au milieu du chaos. Après les séismes qui ont dévasté la Turquie et la Syrie, faisant plus de 21 700 morts pour le moment, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé ce vendredi matin la suspension temporaire de ses «opérations» dans la zone du tremblement de terre. «Arrêtez les opérations dans les villes en Turquie. Nous avons décidé de ne conduire aucune opération tant que l’Etat turc ne nous attaque pas», a ordonné Cemil Bayik, haut responsable du mouvement kurde, cité par l’agence Firat et proche du PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et ses alliés. «Le séisme a provoqué une grande catastrophe. […] Des milliers des nôtres sont encore sous les décombres. […] Tout le monde se doit de mobiliser tous ses moyens».

Fondé en 1978 par Abdullah Öcalan, le PKK est classé comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l’Union européenne. L’objectif de ce mouvement est de créer un État kurde et autonome. Le parti mène depuis 1984 une lutte armée contre l’armée turque. Cette dernière conduit régulièrement des opérations contre le PKK en Turquie, mais aussi contre ses bases en Irak et cible les Unités de protection du peuple (YPG) en Syrie, alliée des Etats-Unis dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique mais accusées par la Turquie d’être affiliées au PKK.

Le 13 novembre dernier, les autorités turques avaient attribué au PKK et aux YPG l’attentat qui a frappé le cœur d’Istanbul faisant 6 morts et 81 blessés. Les deux mouvements avaient aussitôt démenti toute implication.

En outre, la Turquie bloque depuis mai l’entrée de la Suède – et celle de la Finlande – dans l’alliance atlantique, en leur reprochant d’héberger des militants et sympathisants kurdes qu’elle traite de «terroristes», notamment ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés dans le nord de la Syrie et en Irak.