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Tensions

Selon des sources proches du renseignement américain, l’Iran s’apprête à frapper Israël

Plusieurs médias aux Etats-Unis affirment ce mercredi 10 avril que Washington s’attend à voir Téhéran mener très prochainement des «attaques massives» contre Israël. Une offensive à laquelle l’Etat hébreu promet de «répondre» si elle a lieu.
Des manifestants iraniens brûlent une représentation du drapeau israélien lors d'un rassemblement annuel en soutien aux Palestiniens, à Téhéran, Iran, le vendredi 5 avril 2024 (HOSSEIN BERIS/Middle East Images via AFP)
publié le 10 avril 2024 à 22h22
(mis à jour le 11 avril 2024 à 2h53)

Vu de Washington, la menace grandit. D’après l’agence Bloomberg, citant des «proches» du renseignement américain, il serait de plus en plus probable que l’Iran ou ses alliés mènent une «attaque massive» sur Israël. L’article évoque des frappes qui pourraient être exécutées dans les tous prochains jours : il ne serait plus «question de savoir si, mais quand» cette attaque va avoir lieu, selon une source anonyme de Bloomberg.

Confirmant dans la foulée ces craintes américaines, le média Axios révèle que le chef du Commandement central des États-Unis (Centcom) en charge des opérations au Moyen-Orient, le général Erik Kurilla, est attendu jeudi 11 avril en Israël. Il viendrait s’entretenir avec l’état-major local et le ministre de la défense Yoav Gallant, afin de coordonner la réponse à une possible offensive imminente de l’Iran contre des cibles en Israël, conduite avec des drones, des missiles balistiques et des missiles de croisière. Une telle attaque serait sans précédent.

Toujours selon Axios, les ministres des affaires étrangères de l’Arabie Saoudite, des Emirats arabes unis, de l’Iraq et du Qatar auraient échangé au téléphone avec leur homologue iranien au sujet des tensions dans la région, et pressé Téhéran d’agir dans le sens d’une désescalade. Cet appel ferait suite à une demande directe de la Maison Blanche.

«Si l’Iran attaque, Israël répondra»

Tant redouté depuis le 7 Octobre, l’embrasement régional entre Israël et ses voisins n’a pour l’heure jamais eu lieu, quand bien même les tensions et échanges de tirs sont quotidiens avec le Liban. Mais depuis le 1er avril, la probabilité d’une escalade est encore montée d’un cran, la faute à un raid israélien contre le consulat d’Iran à Damas. 14 personnes ont été tuées, dont deux chefs militaires des Gardiens de la révolution.

Téhéran a d’emblée promis des représailles. «Nous lui ferons regretter ce crime et les autres», avait réagi le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei dans un communiqué, en présentant ses condoléances aux proches des victimes. Ce mercredi, il a réitéré son vœu de frapper Israël : «Lorsqu’ils ont attaqué la zone de notre consulat, c’est comme s’ils avaient attaqué notre territoire. Ce régime néfaste doit être puni et il le sera»», a déclaré Khamenei, dans des propos diffusés par la télévision d’État iranienne.

«Ce crime ne passera pas sans que l’ennemi soit puni», a menacé de son côté le Hezbollah libanais en invoquant une «vengeance» à venir. Israël n’a pas explicitement reconnu être à l’origine de cette attaque, mais a réagi aux menaces iraniennes par la voix du ministre des affaires étrangères, Israel Katz, affirmant dans post sur X (ex-Twitter) que «si l’Iran attaque depuis son territoire, Israël répondra et frappera en Iran.»

Des «installations gouvernementales et militaires israéliennes» dans le viseur ?

D’après Bloomberg, face à l’hypothèse d’une offensive de l’Iran, «les alliés occidentaux d’Israël ont été informés que les installations gouvernementales et militaires israéliennes pourraient être visées, mais que les installations civiles ne devraient pas l’être». Les diplomaties étrangères seraient en train d’élaborer des plans d’urgence pour répondre à cette éventualité. Israël aurait par ailleurs «indiqué à ses alliés qu’il attendait que cette attaque ait lieu avant de lancer une nouvelle offensive terrestre contre le Hamas à Rafah».

S’adressant à la presse mercredi après-midi depuis la Maison Blanche, Joe Biden a déclaré prendre au sérieux ces menaces émises par Téhéran «d’une attaque significative contre Israël». Il a ainsi rappelé que les Etats-Unis feraient «tout ce qui est possible pour protéger la sécurité d’Israël», et dit avoir assuré à Benyamin Nétanyahou que l’engagement américain à cet effet demeurait «inébranlable face aux menaces de l’Iran et ses relais».

Quelques heures plus tard, son chef de la diplomatie Antony Blinken s’est entretenu avec le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, réitérant ces mêmes garanties à la faveur d’une conversation sur la situation humanitaire à Gaza et l’état des négociations en cours autour d’un accord de «cessez-le-feu immédiat» afin d’obtenir «la libération de tous les otages» encore détenus depuis l’attaque du 7 octobre.

«A cause de la situation actuelle au Moyen Orient », la compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé dans la soirée la suspension de ses vols depuis et vers Téhéran. « Nous surveillons en permanence la situation et sommes en contact étroit avec les autorités », a affirmé l’entreprise dans un communiqué.

Mise à jour : 7 heures, avec l’ajout de la suspension des vols depuis et vers Téhéran de la Lufthansa.