Parfois, une bombe n’est pas constituée d’explosifs, mais de rancœur, de fatigue et de colère longtemps accumulées. Elle a éclaté lundi à Lod. Petite ville non loin de Tel-Aviv, un tiers de ses 80 000 habitants sont des Palestiniens d’Israël. Des membres de cette minorité s’émeuvent de l’évacuation, lundi matin à Jérusalem, de la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam, qui a fait 500 blessés. «La police est intervenue pendant le ramadan ! Ils ont frappé des fidèles venus de tout le pays ! C’est pour ça que les musulmans de Lod sont descendus dans la rue», enrage Mohammed Khalili. L’homme de 56 ans, robuste, plante droit dans les yeux son regard rempli de colère. Il tient une boucherie immaculée, en face de la mairie.
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«Et là, des colons nous attaquent. Ils sont nouveaux. Ils sont arrivés de Gaza, il y a dix ou quinze ans. Les juifs d’ici, on les connaît. Nous coexistons. Mais les autres nous haïssent et se promènent avec leurs armes. Et là, ils tuent ce garçon, Mousa Hassouna. Il avait 32 ans, et il venait d’être père d’une petite fille», poursuit Mohamed Khalil. Ces colons sont des groupes de sionistes religieux connus sous le nom de Garin Torani. Quand la bande de Gaza est évacuée en 2005, ils réalisent qu’ils s’étaient coupé de la population israélienne, dont 70 % soutenaient l’initiative d’Ariel Sharon.
«Armés de pierres et de bâtons»
«Ils ont un projet social, et s’installent dans les lieux où ils perçoivent un manque spirituel. Ils établissent des écoles, des musées, des insti