L’épisode est presque passé inaperçu, noyé dans la torpeur du début du mois d’août. Pourtant, il résume, à lui seul, les dilemmes égyptiens face aux massacres en cours à Gaza. Le mardi 5 août, lors d’une conférence de presse dans la capitale égyptienne, le président Abdel Fatah al-Sissi estimait, pour la première fois et dans un discours solennel, qu’Israël commettait une «guerre de famine», «un génocide systémique» dont le but est d’«éradiquer la cause palestinienne». Une prise de position forte et attendue depuis longtemps par une population égyptienne presque unanimement acquise à la cause palestinienne.
Puis, deux jours plus tard, le même président signait le plus gros contrat d’exportation de gaz de l’histoire d’Israël. Nommé Léviathan, du nom du gigantesque gisement gazier au large de Tel-Aviv, l’accord prévoit l’importation de 130 milliards de mètres cubes de gaz israélien sur une période de quinze ans, pour un montant de 35 milliards de dollars.
Un deal nécessaire, dans un pays de 110 millions d’habitants, en pleine croissance démographique, où les coupures d’électricité font partie du quotidien, et qui vit la pire crise économique de son histoi