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Libération
Fin de régime

Statues déboulonnées, pillage du palais présidentiel… Les images symboliques de la chute de Bachar al-Assad

La chute du dictateur s’accompagne de dégradations symboliques à Damas et dans toute la Syrie, convoquant la grammaire visuelle traditionnelle des révolutions.
Une statue renversée d'Hafez al-Assad, le père de Bachar, ce dimanche 8 décembre à Damas. (Louai Beshara/AFP)
publié le 8 décembre 2024 à 15h54

La chute de Bachar al-Assad, ce dimanche 8 décembre, s’accompagne de dégradations symboliques dans toute la Syrie. Des statues ont été mises à terre dans les principales villes du pays, tandis que le palais présidentiel a été pillé à Damas. Autant d’actes de vandalisme qui appartiennent à la grammaire visuelle traditionnelle des révolutions, depuis la prise du palais des Tuileries en 1792 jusqu’aux changements brutaux de régimes les plus récents. Libé donne à voir les images les plus saisissantes de cette bascule.

A Damas, d’abord, où une salle de réception du palais présidentiel a été incendiée, tandis que des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont pénétré dans la résidence fastueuse du président déchu, qui venait d’être prise par les rebelles et pillée dans un quartier huppé de la ville. Des portraits de Bachar al-Assad ou de son père Hafez al-Assad, qui a dirigé le pays de 1971 à 2000, ont été jetés au sol.

Du mobilier de luxe a été pillé. Certains s’en sont même pris aux luminaires.

Selon une iconographie bien connue, plusieurs combattants rebelles se sont fait prendre en photo assis à des bureaux officiels.

L’autre grand symbole qui tombe, ce sont les statues. «Ce sont des images d’emblée très spectaculaires. Et parfois, ce sont les images qui seront les seules à pouvoir permettre de raconter de façon efficace un changement de régime», relevait dans une interview à Libération, le professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Bertrand Tillier. La Syrie n’a pas fait exception.

Dans le centre de Damas, des habitants ont ainsi renversé et piétiné une sculpture d’Hafez al-Assad.

A travers le pays, d’autres manifestants ont déboulonné les statues d’Assad père et fils. A Kameshli, un buste d’Hafez al-Assad a été détruit à coups de marteaux avant qu’une statue en pied ne soit déboulonnée.

Plusieurs autres statues sont tombées, que ce soit à Hama, à Homs ou à Tartous.

A Lattaquié, enfin, le renversement de statue s’est enrichi d’une autre pratique : le monument mis à terre a été transformé en traineau, charriant sur son dos des dizaines d’habitants.