Un épais mur de béton, des miradors et des barbelés. De chaque côté, des familles divisées et une douleur que le temps n’a pas atténuée. Contrairement aux apparences, nous ne nous trouvons pas dans une de ces nombreuses localités de Jérusalem Est ou de Cisjordanie, défigurées par des séparations de plusieurs mètres de haut, mais dans le sud-est de la Turquie, à quelques jets de pierres de la frontière syrienne. Ici, Nusaybin, une cité majoritairement kurde de 90 000 âmes dont l’accès est contrôlé par l’armée turque ; en face, de l’autre côté du mur, Qamichli, devenue à la faveur de la guerre la capitale de facto de l’Administration autonome du nord-est de la Syrie, fief des forces kurdes et véritable bête noire d’Ankara.
Reportage
Le tracé rectiligne de la frontière turco-syrienne, qui suit à cet endroit l’ancienne ligne de chemin de fer Bagdad-Istanbul, marque un renfoncement à l’endroit de Nusaybin, dont certains