Tel un volcan, le front jusqu’alors en sommeil entre la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) et l’Armée nationale syrienne (ANS), proche de la Turquie, s’est brutalement réveillé. Profitant du vide provoqué par la mise en déroute du régime de Bachar al-Assad par le groupe Hayat Tahrir el-Sham aux premiers jours de décembre, les troupes de l’ANS intimement liées à Ankara sont repassées à l’offensive, tournant leurs armes contre leurs irréductibles ennemis : les FDS qui administrent depuis 2019 le tiers Est de la Syrie, soit une bande de territoire immense située au nord de l’Euphrate.
Le fleuve s’est transformé en ligne de front ces derniers jours. Après la perte de la ville de Manbij, c’est sur sa rive orientale que les forces kurdes se sont repliées, conservant le contrôle du barrage de Tichrine et du pont de Qara Qozak. En face, l’ANS multiplie les assauts afin de s’en emparer, appuyée par l’aviation et les drones turcs. Le ministre turc de l’Intérieur, Hakan Fidan, ne cesse de brandir la menace d’une opération militaire de l’armée turque afin d’en finir avec la présence à ses portes de rebelles kurdes accusés d’être liés au Parti des travailleurs du Kurdistan, la bête noire d’Ankara.
Réseau de tunnels
Sur le terrain, la situation est «extrême