Menu
Libération
Détour

Sur sa route vers l’ONU à New York, Benyamin Nétanyahou contourne l’espace aérien français

Pourtant autorisé par la France à survoler son espace aérien, l’avion du chef d’Etat israélien a emprunté un itinéraire alternatif et inhabituel. De quoi possiblement éviter le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale.

L'avion du Premier ministre israélien. (Andrew Leyden/NurPhoto via AFP)
Publié le 25/09/2025 à 16h31

Stratégie d’évitement ? Pour se rendre à New York ce jeudi 25 septembre à l’Assemblée générale des Nations Unies, Benyamin Nétanyahou a choisi d’emprunter un itinéraire inhabituel pour arriver à destination.

Survolant la Grèce, l’Italie, puis le détroit de Gibraltar, l’avion du Premier ministre israélien a ensuite changé de cap pour virer au sud et contourner l’espace aérien de plusieurs pays d’Europe centrale et du Nord, dont la France, avant de traverser l’océan Atlantique, montrent les données publiques de suivi de vol.

La France avait pourtant approuvé une demande israélienne d’utiliser son espace aérien. Des médias israéliens ont suggéré que le détour visait à éviter les pays signataires du Statut de Rome, qui sont susceptibles d’appliquer un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) en cas d’atterrissage d’urgence. Benjamin Nétanyahou et son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, sont toujours visés par des mandats d’arrêt émis à leur encontre par la Cour en novembre 2024, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés dans la bande de Gaza.

L’enquête ouverte par la CPI a notamment été soutenue la semaine dernière par l’Espagne, qui a mis en place une équipe chargée d’examiner les violations présumées des droits humains à Gaza, dans le cadre de sa pression accrue sur Israël pour mettre fin au conflit.

Benyamin Nétanyahou doit s’exprimer vendredi devant l’Assemblée générale de l’ONU, après qu’une dizaine de pays, dont la France, a reconnu l’existence de l’Etat de Palestine.

Le chef du gouvernement israélien devrait également rencontrer Donald Trump à la Maison Blanche en début de semaine prochaine, alors que le président américain a semblé marquer une très légère inflexion dans son soutien indéfectible à l’Etat hébreu. «Je suis, et j’ai été du côté d’Israël toute ma vie, a-t-il dit à Emmanuel Macron, mais il est temps d’arrêter cette guerre, de trouver une solution qui convienne à tous et de ramener tous les otages».