Pris d’un soudain élan d’affection, Hasan al-Helou s’autorise à claquer un baiser sonore sur la joue du jeune policier, uniforme noir et kalachnikov à l’épaule, en faction à l’entrée de Jaramana, quartier en périphérie de Damas à majorité druze. Il dégaine son téléphone et filme, tout sourire ce vendredi 2 mai, la quinzaine de membres de la Sécurité générale, déployés depuis vingt-quatre heures à ce checkpoint fait de briques et de pneus surmontés d’un parasol orange. «J’ai près d’un million de followers, et je veux leur montrer que le calme est revenu ici, il n’y a plus de tirs, et que la communauté druze est du côté du gouvernement», s’exclame-t-il en bondissant au milieu des voitures systématiquement arrêtées et fouillées par la patrouille dans la chaleur du mois de mai.
Trois jours plus tôt, des combats avaient éclaté dans la ville, entraînant plusieurs autres localités