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Libération
Reportage

Syrie : à Homs, les craintes et l’exil de la communauté alaouite, «abandonnée à la vengeance du nouveau pouvoir»

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Depuis la chute de Bachar al-Assad, le sentiment de revanche de la majorité sunnite s’exprime ouvertement dans la ville à l’encontre de la communauté alaouite, assimilée à l’appareil répressif de l’ancien régime. Les Alaouites sont désormais nombreux à quitter leurs terres, voire le pays.
Alaa Eddine Brahim, psychologue retraité et militant de la «gauche marxiste», à Homs. (Ammar Abd Rabbo/Libération)
publié le 28 avril 2025 à 19h53

Toutes les portes s’ouvrent à Homs devant Haneen Al-Ahmad. La militante pour la paix civile est accueillie en sœur ou partenaire par ses camarades, toutes tendances et appartenances confondues, qui œuvrent ou soutiennent son combat, comme par les nouvelles autorités islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) dans la ville. Originaire d’une famille alaouite de la troisième ville de Syrie, la trentenaire n’a pas attendu les affrontements sanglants qui ont fait des milliers de tués, majoritairement alaouites, dans la région côtière syrienne en mars pour se mobiliser en vue du rapprochement entre communautés syriennes.

Haneen est engagée depuis une dizaine d’années, en pleine guerre civile, dans des mouvements de volontaires syriens et auprès d’organisations internationales pour des initiatives de terrain en faveur du dialogue et de la coexistence entre Syriens, «alors que toute formation de la société civile était interdite par l’ancien régime», rappelle l’opposante à Bachar al-Assad. Aujourd’hui, Haneen se débat avec ses réseaux à travers le pays pour désamorcer les tensions communautaires extrêmes et cont