«Il y a une route, il n’y a pas de problème logistique qui pourrait empêcher les camions de passer. Où est l’aide dont nous avons besoin ? […] Désolé, je suis en colère.» Le message, posté sur un groupe Whatsapp créé lors de la dernière bataille d’Alep en 2016, émane d’Abdulkafi Alhamdo, un militant syrien qui vit dans le nord-ouest du pays, une zone contrôlée par l’opposition. Jeudi, trois jours après le séisme d’une ampleur historique qui a frappé le nord de la Syrie et le sud de la Turquie, il était au poste-frontière de Bab al-Hawa, le dernier encore ouvert depuis 2020 et par où transite l’aide humanitaire.
Vendredi à la mi-journée, seuls deux convois, vingt camions au total, l’avaient franchie. Le premier, jeudi, prévu avant le séisme, transportait des couvertures, des matelas, des tentes, du matériel de secours et des lampes solaires. Le second, vendredi, organisé lui aussi par l’Organisation internationale pour des migrations, qui dépend de l’ONU, a ajouté des kits humanitaires, mais pas de nourriture. «Ce dont nous avons besoin est un flux constant d’aide, a reconnu la responsable du Bureau de coordination de l’aid