Menu
Libération
Billet

Syrie : malgré les massacres, il ne faut surtout pas désespérer

Article réservé aux abonnés
Trois mois après la chute du régime d’Assad, la mort de plus d’un millier de civils, majoritairement issus de la communauté alaouite, ont fait éclater la bulle d’euphorie qui a suivi la fin de la dictature. Mais il ne faut pas renoncer à ouvrir grand les portes de la justice et du dialogue.
Les forces de sécurité syriennes à Lattaquié, le 10 mars. (Omar Hajkadour/AFP)
publié le 11 mars 2025 à 9h31

La Syrie renoue avec la tragédie. Le réveil est brutal trois mois après l’immense espoir né du renversement de la dictature des Assad. D’autant que le massacre communautaire qui vient de se produire était celui redouté mais évité en quatorze ans de conflit. C’est en jouant sur la crainte de la minorité alaouite que le régime de Bachar al-Assad avait réussi à mobiliser celle-ci pour le défendre pendant des années. Un combat cher payé d’ailleurs par des familles qui ont souvent perdu plusieurs de leurs fils au combat pour sauver un tyran qui les a très mal remerciés. Comme tous les autres Syriens, la plupart des Alaouites n’ont d’ailleurs pas regretté la chute du régime malgré les inquiétudes sur leur propre sort face à un nouveau pouvoir issu d’une formation jihadiste. Mais, jusque-là, tout allait bien ou presque.

C’était trop beau pour être vrai. «On est comme dans un rêve !» disaient les Syriens souriants et émus dans les rues de Damas et d’ailleurs quelques jours après le renversement du régime en décembre. D’autant plus que cette libération «miraculeuse» d’une rapidité et d’une facilité remarquables s’était produite sans violences. Les semaines qui ont suivi n’ont pas déçu. Redouté, l’ancien chef jihadiste Abou Mohamad Al-Jolani a vite changé