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Libération
Vu du «Washington Post»

Syrie : Mazen al-Hamada, symbole des tortures du régime Assad, retrouvé mort à Damas

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Le militant de 47 ans, qui s’était enfui en Europe pendant la guerre après avoir subi des tortures, avait été arrêté dès son retour en Syrie en 2020. Son corps supplicié a été découvert dans un hôpital militaire après la libération de Damas.
En 2020, Mazen al-Hamada avait choisi de rentrer en Syrie. (DR)
publié le 11 décembre 2024 à 14h35

Grâce à Mazen al-Hamada, le monde ne peut pas dire qu’il ne savait pas.

Ce militant syrien de 47 ans, qui a subi des tortures inimaginables dans les prisons du régime Assad, s’était enfui en Europe en 2014. Là, il avait entrepris de raconter son histoire, revivant et racontant les horreurs qu’il avait subies dans les moindres détails aux hommes d’Etat, aux législateurs et à tous ceux qui voulaient bien l’écouter. Il portait sur lui les traces des sévices endurés : des entailles profondes aux poignets, vestiges des chaînes qui l’avaient suspendu, et un visage émacié marqué par la souffrance. Et était devenu un symbole des tourments cachés endurés, à l’abri des regards, par des dizaines de milliers de personnes en Syrie.

En 2020, pourtant, Mazen al-Hamada décida de rentrer en Syrie. A ses proches, il confia son désespoir : partager son histoire à un monde indifférent lui semblait vain. Il pensait pouvoir accomplir davantage en retournant dans son pays, en dialoguant avec le régime qui avait réprimé si brutalement un soulèvement populaire, et disait avoir reçu l’assurance du gouvernement du président Bachar al-Assad qu’il serait en sécurité. Au lieu de cela, dès son arrivée à l’aéroport international de Damas, il avait été arrêté et avait à nouveau disparu dans le système carcéral sy