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Tensions

Syrie : des frappes à Damas attribuées à Israël tuent sept Gardiens de la Révolution iraniens, dont deux commandants

Des hauts gradés de l’organisation paramilitaire islamiste ont été tués ce lundi 1er avril par des frappes près de l’ambassade iranienne dans la capitale syrienne. Ce mardi 2 avril, le président iranien a affirmé que «ce crime lâche ne restera pas sans réponse»
Le bâtiment frappé à Damas ce lundi 1er avril. (Firas Makdesi/REUTERS)
publié le 1er avril 2024 à 18h03
(mis à jour le 2 avril 2024 à 9h08)

De quoi accroître encore les tensions dans la région. Un raid imputé à Israël a visé lundi 1er avril la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, faisant onze morts. Parmi eux, sept membres du corps des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, dont deux commandants.

Dans un communiqué, les Gardiens ont condamné avec force l’attaque, en confirmant que deux hauts gradés de la Force Qods, Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi, faisaient partie des victimes. La force Qods est la branche des opérations étrangères des Gardiens.

«L’ennemi israélien a lancé des frappes aériennes depuis le Golan syrien occupé, visant l’annexe de l’ambassade iranienne à Damas, a déclaré le ministère syrien dans un communiqué. L’attaque a détruit l’ensemble du bâtiment, tuant et blessant toutes les personnes qui s’y trouvaient.»

Ce mardi 2 avril, le président iranien affirme que «ce crime lâche ne restera pas sans réponse.» En fin de journée lundi, l’Iran avait déjà menacé de représailles l’Etat hébreu. Le «bâtiment a été attaqué par des avions de combat F-35 et six missiles […] Cette action entraînera de notre part une réponse décisive», a déclaré l’ambassadeur à des journalistes. Le ministre iranien des Affaires étrangères a, de son côté, appelé lundi «la communauté internationale» à apporter «une réponse sérieuse» aux frappes. Au cours d’un appel avec son homologue syrien, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a considéré l’attaque «comme une violation de toutes les obligations et conventions internationales, a imputé les conséquences de cette action au régime sioniste et a souligné la nécessité d’une réponse sérieuse de la communauté internationale à de telles actions criminelles», selon un communiqué du ministère.

Réduit à l’état de ruine

A Téhéran, un média d’Etat iranien a confirmé qu’une frappe israélienne a bien détruit une annexe de l’ambassade d’Iran en Syrie. L’agence de presse iranienne Nour annonce, de son côté, que «Hossein Akbari, ambassadeur de la République islamique d’Iran à Damas, ainsi que sa famille, n’ont pas été blessés lors de l’attaque israélienne».

Un correspondant de l’AFP sur place a confirmé que le bâtiment annexe de l’ambassade avait été entièrement détruit par la frappe. Des photos de l’agence montrent le bâtiment réduit à l’état de ruine. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, a condamné l’attaque, qu’il a qualifiée de «terroriste».

Il s’agit du cinquième raid en huit jours à viser la Syrie, où l’Iran et ses alliés soutiennent le pouvoir de Bachar al-Assad. Israël a mené des centaines de frappes en Syrie voisine contre des positions du pouvoir syrien, des groupes pro-iraniens, comme le Hezbollah libanais, et des cibles militaires iraniennes depuis le début de la guerre dans ce pays en 2011. Les attaques se sont intensifiées depuis le 7 octobre et le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, un allié du Hezbollah et de l’Iran, ennemis d’Israël.

Des frappes israéliennes visent dans le même temps des responsables du Hezbollah au Liban, d’où la formation chiite pro-iranienne mène des attaques contre Israël. L’Etat hébreu commente rarement ses frappes en Syrie mais affirme qu’il ne permettrait pas à l’Iran, son ennemi juré, de s’implanter à sa frontière.

Mise à jour : à 21h16, avec l’ajout de la déclaration des Gardiens de la Révolution sur le bilan de sept morts.

Mise à jour : mardi 2 avril à 8h28, avec nouveau bilan du nombre de morts.

Mise à jour : à 9h, avec la déclaration du président iranien.