Près de 300 personnes ont été arrêtées en quelques jours en Syrie par les forces de sécurité des nouvelles autorités, signale ce dimanche 29 décembre l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Sans donner de chiffres, l’agence de presse officielle Sana a pour sa part rapporté, jeudi et samedi, des «arrestations» visant «des membres des milices d’Assad», dans la province de Hama ou celle de Lattaquié, sur la côte ouest, où une opération a permis la saisie «d’armes et de munitions». Ces interpellations interviennent dans le cadre d’une vaste opération lancée jeudi contre les «milices» de Bachar al-Assad par les forces de sécurité du nouveau pouvoir, installé par des rebelles islamistes.
Analyse
«En moins d’une semaine, près de 300 personnes ont été interpellées, à Damas et sa banlieue, dans les régions de Homs, Hama, Tartous, Lattaquié et même Deir el-Zor», a détaillé ce dimanche Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Parmi les interpellés figurent «des informateurs des anciens services de sécurité du régime, des hommes armés fidèles au régime et pro-iraniens, des militaires et des officiers de grades inférieurs, dont il est avéré qu’ils ont commis des meurtres et des actes de torture», a-t-il assuré, son ONG disposant d’un vaste réseaux de sources à travers la Syrie.
Une campagne «toujours en cours»
«La campagne est toujours en cours, mais aucune personnalité notoire n’a été interpellée», a-t-il néanmoins précisé, à l’exception du général Mohammed Kanjo Hassan, chef de la justice militaire sous Bachar al-Assad ayant acté selon des militants des milliers de condamnations à mort à l’issue de procès expéditifs contre des détenus de la prison de Sednaya. Evoquant des vidéos sur les réseaux sociaux montrant des hommes armés maltraitant des hommes interpellés, voire une exécution sommaire, Rami Abdel Rahmane a affirmé que «certains individus – dont des informateurs – ont été interpellés et tués immédiatement, ce qui est totalement inacceptable». L’AFP n’était pas en mesure d’authentifier dans l’immédiat ces images de manière indépendante. Les arrestations des forces de sécurité se déroulent «avec la coopération des populations» locales, toujours selon le directeur de l’OSDH.
En parallèle de cette opération de sécurité, le nouveau chef des Renseignements généraux, Anas Khattab, a promis samedi un plan de restructuration de tout l’appareil sécuritaire, décriant «l’injustice et la tyrannie de l’ancien régime, dont les agences sécuritaires ont semé la corruption et infligé des supplices» au peuple.