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Libération
Escalade

Syrie : sept combattants des Forces démocratiques syriennes tués dans une attaque de drone contre une base américaine

Revendiquée par des groupes pro-iraniens, l’attaque menée le dimanche 4 février répond à celles opérées par Washington dans la nuit de vendredi à samedi en Syrie et en Irak, suite au décès de trois soldats américains en Jordanie.
Un combattant des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la ville d'al-Busayrah, au nord-est de la Syrie, le 4 septembre 2023. (Delil Souleiman /AFP)
publié le 5 février 2024 à 12h56

La riposte des groupes pro-iraniens contre les soldats américains ne s’est pas faite attendre. Sept combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes, ont été tués dans une attaque de drone menée dimanche contre une base américaine dans l’est de la Syrie où ils sont stationnés, annonce ce lundi 5 février l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’attaque, revendiquée par la «Résistance islamique en Irak», une nébuleuse de groupes pro-iraniens, intervient après les frappes de représailles opérées par les Etats-Unis dans la nuit de vendredi à samedi contre des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak, qui ont fait au moins 45 morts.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme, ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, l’attaque a visé une section où sont stationnées des forces spéciales des FDS sur cette base, la plus importante des forces américaines dans le pays, située sur l’important champ pétrolier d’Al-Omar. Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman, a déclaré qu’il s’agissait de la «première attaque des groupes pro-iraniens contre des bases américaines depuis les frappes» menées par Washington au cours du week-end.

Dans un communiqué, les FDS ont dénoncé «une attaque terroriste à l’aide d’un drone suicide […] qui a visé une académie de formation militaire sur le champ d’Al-Omar». De son côté, la «Résistance islamique en Irak» a revendiqué l’attaque «menée dimanche 4 février à l’aide d’un drone contre la base de l’occupation américaine dans le champ pétrolier d’Al-Omar au cœur du territoire syrien» via un communiqué publié sur plusieurs chaînes Telegram proches des factions armées pro-Iran.

Plus de 165 frappes contre les soldats américains depuis la mi-octobre

Les FDS, qui comprennent des combattants kurdes mais aussi des factions arabes et chrétiennes syriaques, ont été le fer de lance de la lutte contre l’Etat islamique. Ce sont dans des zones qu’elles contrôlent que les forces américaines sont déployées à travers plusieurs bases, dans le cadre d’une coalition internationale antidjihadiste.

Depuis la mi-octobre, plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes ont visé les soldats américains déployés avec la coalition internationale antijihadiste en Irak et en Syrie. Revendiquées pour la plupart par la «Résistance islamique en Irak» pro-Iran, ces attaques interviennent dans un contexte régional explosif, sur fond de guerre à Gaza entre Israël et le Hamas. Il y a une semaine, trois soldats américains ont été tués dans une de ces attaques, menée en Jordanie, non loin de la frontière avec l’Irak et la Syrie.

Le 2 février, les Etats-Unis avaient riposté en menant des frappes contre 85 cibles sur sept sites différents – quatre en Syrie et trois en Irak –, visant les Gardiens de la Révolution islamique, armée idéologique de l’Iran, et des groupes armés pro-iraniens. Peu après la fin de l’opération, Joe Biden avait promis d’autres frappes. « Notre riposte a commencé aujourd’hui. Elle continuera selon le calendrier et aux endroits que nous déciderons, avait fait savoir le président démocrate. Les Etats-Unis ne veulent de conflit ni au Moyen-Orient ni ailleurs dans le monde. Mais que ceux qui veulent nous faire du mal le sachent bien : si vous touchez à un Américain, nous répondrons.»