Une nouvelle action israélienne d’envergure hors de ses frontières après l’assassinat du numéro 2 du Hamas à Beyrouth. Un immeuble de Damas a été ciblé ce samedi 20 janvier par frappe attribuée à Israël, qui aurait fait six morts, dont quatre membres des Gardiens de la révolution iraniens, l’armée idéologique de l’Iran. L’immeuble, dans le quartier de Mazzé, a été détruit par l’explosion, a constaté un correspondant de l’AFP sur place.
L’agence iranienne Mehr affirme que «le responsable des renseignements des Gardiens en Syrie et son adjoint, ainsi que deux autres membres de cette force, ont été tués». Le Corps des Gardiens a annoncé dans un communiqué la mort de «quatre conseillers militaires de la République islamique» et d’ «un certain nombre de forces syriennes» dans «une attaque aérienne menée par les chasseurs» israéliens. Le bilan précis reste flou. Cinq membres des Gardiens de la Révolution iraniens, dont deux hauts responsables, ont été tués, selon une source militaire et des médias iraniens, une ONG syrienne faisant état d’au moins dix morts. De son côté, l’armée israélienne n’a pour l’instant pas confirmé son implication.
Entretien
Il ne s’agit pas du premier tir israélien en Syrie. Le 8 janvier, l’armée israélienne avait annoncé avoir tué une «figure centrale» du Hamas en Syrie, Hassan Akasha, ciblé à Beit Jinn, une localité syrienne proche du Golan syrien. «Il était une figure centrale responsable des roquettes tirées vers Israël par le Hamas depuis le territoire syrien ces dernières semaines», avait précisé l’armée dans son communiqué. Une autre frappe avait tué deux gardiens de la révolution le 25 décembre.
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien voisin, visant essentiellement les forces soutenues par l’Iran et le Hezbollah libanais, alliés du régime syrien et ennemis jurés de l’Etat israélien, ainsi que l’armée syrienne. L’armée israélienne a toutefois intensifié ces actions depuis le début de la guerre contre le Hamas palestinien le 7 octobre.
L’Etat hébreu, qui revendique rarement ses opérations en Syrie, a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne permettrait pas l’Iran d’étendre sa présence dans ce pays, notamment via des milices ou des groupes armés comme le Hezbollah.
L’Iran a réagi à l’attaque de ce samedi, menaçant Israël de représailles «au moment et à l’endroit appropriés», selon un communiqué de la diplomatie iranienne. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, «a fermement condamné l’acte criminel du régime sioniste», qui est «une tentative désespérée de propager l’instabilité et l’insécurité dans la région».
Mise à jour : à 12h04, avec l’ajout des six morts dans la frappe.
Mise à jour : à 15h53, avec un nouveau bilan et le communiqué iranien.
Mise à jour : à 16h54, avec un nouveau bilan.