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Pourparlers

Trêve à Gaza : un nouveau cycle de négociations va débuter ce dimanche au Qatar

Si le bureau du Premier ministre israélien juge les «changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition» de cessez-le-feu «inacceptables», il a néanmoins répondu favorablement à l’invitation de Doha.
Vue de la bande de Gaza depuis Israël, samedi 5 juillet. (Amir Cohen/Reuters)
publié le 6 juillet 2025 à 9h24
(mis à jour le 6 juillet 2025 à 11h47)

Israël a annoncé samedi soir l’envoi d’une équipe de négociateurs au Qatar ce dimanche 6 juillet en vue d’aboutir à un accord de cessez-le-feu et de libérer dans la bande de Gaza, où les opérations de l’armée israélienne ont fait 42 morts samedi, selon la Défense civile locale.

Un nouveau cycle de négociations indirectes entre Israël et le Hamas va donc débuter ce dimanche, a confirmé une source palestinienne proche des discussions. «Les médiateurs ont informé le Hamas qu’un nouveau cycle de négociations indirectes entre le Hamas et Israël débutera ce dimanche à Doha», a dit la source en précisant que la délégation du mouvement islamiste palestinien, conduite par Khalil al-Hayya, se trouvait déjà à Doha.

Le Hamas avait annoncé vendredi soir être prêt à «engager immédiatement» des négociations sur une proposition de trêve parrainée par les Etats-Unis et transmise par la médiation du Qatar et de l’Egypte, à laquelle il avait dit avoir présenté «sa réponse», sans plus de détail sur son contenu.

Dans un communiqué publié peu avant minuit samedi, le bureau du Premier ministre israélien a indiqué avoir été notifié des «changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition» de trêve, et les a jugés «inacceptables».

Benyamin Nétanyahou a néanmoins «donné l’instruction de répondre à l’invitation pour des pourparlers indirects et de poursuivre les efforts en vue de récupérer nos otages sur la base de la proposition qatarie qu’Israël a acceptée», ajoute le texte, précisant que «l’équipe de négociation se rendra [dimanche] pour des discussions au Qatar».

Deux sources palestiniennes proches des discussions ont indiqué que la proposition soumise au Hamas comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le mouvement islamiste relâcherait 10 otages encore en vie, ainsi qu’un certain nombre de corps, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

«Accord qui sauve tout le monde»

Sur les 251 personnes enlevées au premier jour de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque du Hamas sur le sol israélien, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

Selon les deux sources palestiniennes, les changements demandés par le Hamas par rapport au document qui lui été remis portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza, des garanties qu’il souhaite obtenir sur la poursuite de l’arrêt des combats après la période de 60 jours et sur une reprise en main de la distribution de l’aide humanitaire par l’ONU et des organisations internationales reconnues.

Donald Trump, qui doit accueillir lundi à Washington le Premier ministre israélien, a estimé qu’un accord pourrait être conclu «la semaine prochaine».

Le chef de la diplomatie égyptienne, Badr Abdelatty, a, selon son ministère, discuté au téléphone avec l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, des «préparatifs en vue de la tenue de réunions indirectes entre les deux parties concernées».

A l’occasion d’un rassemblement hebdomadaire à Tel-Aviv, le Forum des familles d’otages a de nouveau appelé les dirigeants israéliens à un «accord global» qui permettrait la libération de tous les captifs, d’un seul coup. «Il est temps de conclure un accord qui sauve tout le monde […] sans sélection», a déclaré à la tribune Macabit Mayer, la tante de deux otages, Gali et Ziv Berman.

Sur le terrain, l’armée israélienne étend son offensive militaire dans la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire critique près de 21 mois après le début des hostilités.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile gazaouie, une organisation de premiers secours, 42 personnes y ont été tuées samedi.

Mise à jour à 11 h 47 avec le nouveau cycle de négociations à venir ce dimanche.