Si les négociations sur la poursuite de la trêve à Gaza étaient déjà compromises, elles semblent aujourd’hui enterrées. Le Hamas estime ce mardi que les discussions concernant un cessez-le-feu n’ont plus d’intérêt car «il n’y a aucun sens à engager des négociations, ni à examiner de nouvelles propositions de cessez-le-feu tant que se poursuivent la guerre de la faim et la guerre d’extermination dans la bande de Gaza», a déclaré Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien.
Ces déclarations surviennent au lendemain de l’annonce par le gouvernement israélien d’une nouvelle campagne militaire dans la bande de Gaza qui prévoit la «conquête» du territoire et qui nécessitera, selon l’armée, le déplacement interne de «la plupart» de ses habitants. Cette extension des opérations militaires, approuvée par le cabinet de guerre israélien après 19 mois de guerre contre le Hamas, prévoit également «le contrôle des territoires» saisis, selon une source officielle. Ce plan continuera de promouvoir le «départ volontaire des Gazaouis» du territoire palestinien proposé par Donald Trump, qui avait provoqué un tollé international.
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Selon un haut responsable sécuritaire israélien, le temps des préparatifs militaires autorise une fenêtre pour la négociation d’un accord de libération des otages, d’ici «à la fin de la visite du président américain», Donald Trump, au Moyen-Orient, prévue du 13 au 16 mai.
«Condamnation très ferme» par la France
Le haut responsable du Hamas a également ajouté que «le monde devait faire pression sur le gouvernement Nétanyahou pour mettre fin aux crimes de la faim, de la soif et aux meurtres» à Gaza.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a, lui, exprimé ce mardi matin sa «condamnation très ferme» du nouveau plan israélien. «Ce n’est pas acceptable», a déclaré le ministre sur la radio RTL, estimant que le gouvernement israélien était «en infraction avec le droit humanitaire». Selon lui, «l’urgence, c’est le cessez-le-feu et l’accès sans entrave de l’aide humanitaire, massivement».
L’Union européenne s’est elle aussi dite «préoccupée» par ce nouveau plan, appelant Israël à la «retenue». Le chef de la diplomatie allemande a rejeté toute «occupation permanente», rappelant que «Gaza appartient aux Palestiniens». De son côté, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, s’est dit «alarmé par ces informations de plans israéliens pour étendre les opérations terrestres et prolonger la présence militaire [d’Israël] à Gaza».